États-Unis - Certaines personnes ne tolèrent pas les sons les plus simples sans pour autant souffrir d'un dysfonctionnement de l'audition. Cette "haine des sons", découverte par le Pr Jastreboff de l'université Emery d'Atlanta, est appelée misophonie.

Pour une personne souffrant de misophonie, le simple bruit d'une carotte qu'on casse, d'une personne qui claque des lèvres, qui mange un chewing-gum ou du pop-corn dans un cinéma, devient semblable à celui des ongles qu'on fait crisser sur un tableau.

La notion de misophonie n'existe que depuis 2000. Le Pr Jastreboff la définit comme un ensemble de réactions fortes et négatives à certains sons alors que le patient ne souffre ni de phonophobie (crainte d'écouter due à une sensation auditive insupportable produite par les sons environnants), ni d'hyperacousie (hypersensibilité de l'ouïe), ni d'acouphène (bourdonnement ou sifflement ressenti dans l'oreille).

Le son finit par être associé à une sensation négative au point d'appréhender chaque situation. Certains moyens existent pour éviter ces bruits intolérables comme le port d'un casque d'écoute ou un traitement à base d'un médicament psychotrope stimulant de type Ritaline (agit sur les déficits de l'attention et calme l'agitation). L'origine du problème partage les chercheurs. Une hypothèse dite de "l'hypervigilance" a été avancée : le patient réagit aux bruits, y compris aux plus éloignés, de façon presque maniaque. Mais le Dr Jastreboff pense plutôt à une mauvaise connexion entre différents composants du système nerveux.

Sa proposition de traitement consiste à créer des associations positives entre les sons problématiques et des choses qu'aime le patient. Par exemple, écouter de la musique qu'il aime tout en y associant une à deux fois par jour un son déplaisant. Selon lui, le traitement dure environ neuf mois et aurait 90 % de réussite.