Un nouveau gène anti-tumeurs
Par Benje le mercredi, septembre 16 2009, 17:35 - Lien permanent
Source: CNRS
Les propriétés anti-tumorales de la protéine "Polyhomeotic" ont été
identifiées par une équipe de l'Institut de génétique humaine de
Montpellier (IGH, CNRS / Université de Montpellier 1 et 2). Dans une étude réalisée chez la drosophile, les
chercheurs ont découvert que la dérégulation du gène codant pour cette
protéine entraîne l'apparition de marqueurs tumoraux. De plus, les
mécanismes de cette transformation cancéreuse impliquent des molécules
également connues pour leur rôle dans certains cancers chez l'homme.
Deux articles sont parus le 13 septembre 2009 dans Nature Genetics.
Sous la responsabilité de Giacomo Cavalli, l'équipe "Chromatine et
biologie cellulaire" de l'IGH tente de comprendre le fonctionnement des
facteurs épigénétiques. L'épigénétique regroupe l'ensemble des
phénomènes capables de générer de façon héritable des états alternatifs
d'expression de gènes à partir d'une même séquence d'ADN. Ainsi, ces
facteurs maintiennent un héritage biologique "au-delà" de celle étudiée
par la génétique classique, qui dépend uniquement de la séquence du
génome. Parmi ces facteurs épigénétiques, le groupe de protéines appelé
Polycomb, dont fait partie la protéine "Polyhomeotic", présente la
particularité d'être associé à plusieurs formes de cancer.
En générant différentes mutations des gènes du
groupe Polycomb, les chercheurs ont observé la surprolifération des
cellules mutées par rapport à leurs cellules voisines, ainsi que
l'apparition de tumeurs malignes et immortelles dans les conditions qui
miment les processus de cancérogenèse mammifère. Après avoir découvert
que les cellules mutantes acquièrent une capacité tumorale, les
chercheurs ont étudié les mécanismes responsables de cette
transformation cancéreuse. Parmi les acteurs de cette prolifération,
deux protéines, Notch et Jak/Stat, ont été identifiées.
Bien que ces études aient été réalisées chez la drosophile, les gènes
Polycomb, Notch et Jak/Stat sont connus pour leur implication dans
l'apparition de tumeurs chez l'homme. Ceci laisse présager que le lien
aujourd'hui identifié entre le groupe Polycomb et une capacité
anti-tumorale puisse être conservé chez l'homme. La fonction de
certaines protéines pouvant être modifiée par des agents chimiques, ces
derniers composés pourraient posséder un rôle thérapeutique.