Des chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Inserm en partenariat avec le Laboratoire Français du Fractionnement et des Biotechnologies (LFB) au sein du groupe Microorganismes et barrières de l'hôte sont parvenus à traiter et à prévenir, chez l’animal, l’infection due au virus du Chikungunya. Ils ont démontré in vitro et in vivo l'efficacité d'un premier traitement curatif et préventif spécifique contre l'infection par le virus du Chikungunya.

Ils ont pour cela purifié des anticorps dirigés contre le virus, à partir du plasma de patients guéris de la maladie et donc immunisés contre ce virus. En apportant la preuve de l'efficacité dun tel procédé, ces travaux, publiés dans Journal of Infectious Diseases, ouvrent la voie à la mise au point rapide d'un premier traitement spécifique contre l'infection.

Les scientifiques ont utilisé le plasma sanguin de près de 600 patients donneurs réunionnais ayant développé la maladie. Lors de cette épidémie, les personnes qui avaient contracté la maladie, aujourd'hui guéries, ont produit des anticorps les immunisant contre le virus du Chikungunya. Ces anticorps restent présents dans le plasma sanguin plusieurs années après l'infection.

Répondant à une demande du ministère de la Santé faite à l'industrie pharmaceutique de rechercher des solutions thérapeutiques et préventives de la maladie, le LFB a entrepris de collaborer avec l'antenne réunionnaise de l'Etablissement Français du Sang afin de collecter du plasma de patients guéris, de contrôler la présence d'anticorps dirigés contre le chikungunya, et de les purifier selon un procédé déjà utilisé pour la fabrication d'un médicament du LFB disponible en France depuis plusieurs années.