Une seule cigarette a un impact sur l’élasticité des artères
Par Benje le mardi, novembre 3 2009, 08:58 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Auteur de l’article: Pierre-Alain Rubbo
Selon les conclusions d’une étude menée par le Dr Stella Daskalopoulou
et présentée à un congrès sur les pathologies cardiovasculaires cette
année au Canada, fumer une cigarette peut augmenter la raideur des
artères de près de 25% chez les adultes de 18 à 30 ans. La perte
d’élasticité des artères a pour conséquence d’augmenter la résistance
du sang dans les vaisseaux, ce qui induit un plus gros travail du cœur et donc plus de risques de problèmes
cardiovasculaires (anévrisme, hypertension, insuffisance cardiaque,
infarctus...).
Pour arriver à cette conclusion, l’élasticité des artères a été mesurée
au niveau du poignet (artère radiale), du cou (artère carotide) et de
l’aine (artère fémorale) chez un groupe de jeunes adultes fumant entre
5 et 6 cigarettes par jour et chez un groupe de non-fumeurs. La
rigidité des artères a été évaluée lors d’une phase de repos mais également à la suite d’un exercice physique afin de déterminer la réponse au stress subie par celles-ci. Dans un premier temps,
la raideur artérielle a été mesurée chez les sujets non fumeurs et chez
les fumeurs à qui il a été demandé de ne pas fumer pendant 12h avant le
test physique afin d’obtenir une valeur de référence. Puis les fumeurs
ont réitérés le test après avoir fumé une seule cigarette et enfin
après avoir mâché une gomme de nicotine.
Les résultats montrent qu’à la suite de l’exercice, le niveau de
rigidité des artères des non-fumeurs diminue de 3,6%. Chez les fumeurs,
au contraire, celle-ci augmente de 2,2% après l’exercice alors qu’elle
augmente de 12,6% après avoir mâché la nicotine. Le test physique
effectué après avoir fumé une seule cigarette entraine un accroissement
de la rigidité artérielle de 24,5%. Toutefois, l’étude montre qu’il
n’existe aucune différence d’élasticité des artères chez les fumeurs et
les non-fumeurs au repos.
Ces données indiquent que même fumer occasionnellement peut avoir un
sérieux impact sur la santé des artères, compromettant par là même la
capacité naturelle du corps à faire face à un stress physique comme
monter des marches ou courir. D’ailleurs, il semble que la dégradation
des artères liées à la cigarette soit d’abord visible lors d’une
période de stress physiologique (effort physique) avant que les
dommages n’apparaissent chez les fumeurs au repos.