Kate Kelland, version française Jean-Philippe Lefief

Réduire d'un tiers la production et la consommation de viande contribuerait à la fois à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et à la santé des consommateurs, selon les conclusions de chercheurs britanniques et australiens.

Améliorer l'efficacité du secteur agricole, limiter sa dépendance envers les énergies fossiles et multiplier les puits de carbone ne permettra pas d'atteindre les objectifs de réduction des émissions, assurent les scientifiques.

En revanche, combiner ces mesures à une réduction d'un tiers de la production et de la consommation de viande apportera "des bénéfices importants en terme de santé publique" et de réduction des émissions, assurent-t-ils.

En Grande-Bretagne, une réduction de 30% de la consommation d'acides gras saturés d'origine animale réduirait de 17% les décès prématurés dus aux maladies cardiovasculaires, ce qui épargnerait 18.000 personnes par an, selon les chercheurs.

Rien qu'à Sao Paulo, au Brésil, un millier de décès pourraient ainsi être évités chaque année.

Selon l'Agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), la production de viande représente 18% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. L'augmentation de la consommation dans les pays émergents pourrait en outre se traduire par une hausse de 85% des cheptels d'ici 2030, avec 2000 pour année de référence.

Une initiative mondiale est nécessaire pour renforcer les bienfaits d'une réduction de la production et de la consommation de viande, soulignent les auteurs de l'enquête, ajoutant que les gains environnementaux "pourraient être limités aux pays qui ont déjà des niveaux élevés de production".

Leurs recherches ont été publiées par la revue médicale The Lancet dans le cadre d'une série d'articles sur les changements climatiques, réalisée à l'occasion du sommet de Copenhague sur le climat, qui se tiendra du 7 au 18 décembre.