Source: BE Italie numéro 76 (9/11/2009) - Ambassade de France en Italie / ADIT -

Une minuscule roue à picots en plastique, immergée dans un "bain" de micro-organismes qui, bien que s'agitant de façon chaotique, la font tourner de façon régulière: ainsi fonctionne le premier moteur à bactéries du monde, construit en Italie. Chacune des roues dentelées qui composent le moteur en plastique a un diamètre de 40 à 50 micromètres et est absolument asymétrique, avec des dents de longueurs différentes mais toutes orientées dans la même direction.

En 2006, des chercheurs japonais en avaient fait l'hypothèse et c'est grâce à une équipe de chercheurs de l'Université La Sapienza de Rome, dirigée par le professeur Giancarlo Ruocco, que cela est devenu une réalité, ouvrant la voie à la mécanique miniature. Selon M. Ruocco, "Le travail des physiciens est plus ou moins fini. A présent, il faut se mettre au travail pour le transfert technologique". La première application à court terme serait l'utilisation dans le cadre des laboratoires sur puce (lab-on-chip), ces mini-laboratoires qui permettent de réaliser en un temps record des analyses sanguines et chimiques. En effet, ces micro-dispositifs nécessitent des mécanismes capables de déplacer des fluides, ce qu'actuellement aucune technologie ne peut faire mais ce que pourrait réaliser le moteur à bactéries.

Une autre application pourrait voir le jour à plus long terme, mais selon les chercheurs, une dizaine d'années sera encore nécessaire pour y parvenir. Il s'agit de la production d'énergie à bas coût. En effet, d'après le fonctionnement de ce nouveau moteur, il serait envisageable à terme de transformer l'énergie chimique des colonies de bactéries afin de produire du courant électrique.