Les femmes pleurent davantage, plus longtemps et avec moins de retenue que les hommes, selon une récente étude allemande. Pour plus de précisions, le Pr Elisabeth Messmer, de la clinique ophtalmologique de l'université Ludwig-Maximilian à Munich, a calculé que les femmes versaient des larmes entre 30 et 64 fois par an, contre 6 à 17 fois pour les hommes. En revanche, jusqu'à l'âge de 13 ans, les filles et les garçons pleurent à peu près autant. "Les pleurs féminins durent plus longtemps, ont un caractère plus dramatique, susceptible de fendre le cœur", affirme cette spécialiste. Les femmes fondent en larmes le plus souvent lorsqu'elles ne se sentent "pas à la hauteur", lorsqu'elles sont confrontées à des conflits difficiles à régler, ou lorsqu'elles se remémorent des épisodes de vie passés.

Mais si elles pleuraient aussi parce qu'elles souffrent - physiquement - plus que les hommes ? C'est notamment le cas - à dommages articulaires équivalents - de celles atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Selon une étude suédoise, menée sur près de 550 patients suivis pendant cinq ans, les femmes avaient systématiquement plus d'articulations douloureuses (9 contre 7 au moment du diagnostic, 4 contre 3 dans les années qui suivent), alors qu'il n'y a pas de différence significative concernant le nombre d'articulations gonflées. Au-delà de la douleur, les chercheurs ont noté des différences réelles concernant la santé générale, toujours au détriment des femmes. Et c'est grâce à leur force musculaire que les hommes souffrant de polyarthrite peuvent effectuer plus facilement les différentes tâches quotidiennes.

Au vu des résultats radiographiques, la polyarthrite rhumatoïde ne semble pas plus sévère chez les femmes que chez les hommes, commentent Monica Ahlmén, de l'hôpital universitaire Sahlgrenska de Göteborg (Suède), et ses collègues. "Ces différences pourraient être liées à une perception plus aiguë de la douleur et elles ne semblent pas seulement liées à l'inflammation", ajoutent-ils. Les femmes doivent être traitées de manière "plus multimodale que les hommes", concluent ces spécialistes, qui estiment nécessaire de mieux prêter attention aux différences de genre.