Source: BE Etats-Unis numéro 195 (12/02/2010) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /62275.htm

Des chercheurs de l'Albert Einstein College of Medicine (New York), ont montré qu'un médicament expérimental, inhibiteur de l'enzyme Fyn, faisait mincir des souris. Cette découverte pourrait permettre le développement chez l'homme d'un médicament visant à brûler les graisses. Ces résultats sont publiés en février dans la revue Cell Metabolism.

Le Dr Bastie et son équipe ont montré dans des études précédentes que les souris dépourvues de l'enzyme kinase Fyn brûlaient plus d'acides gras et consommaient plus d'énergie, ce qui les rendait plus minces. Ces résultats étaient corrélés avec une augmentation du taux d'AMPK dans les graisses et dans les muscles. Rappelons que l'AMPK est une enzyme qui joue un rôle clé dans la régulation du métabolisme énergétique. En réponse à une diminution de l'apport énergétique, l'AMPK active les voies métaboliques qui produisent de l'énergie (oxydation des acides gras) et inhibe celles qui en consomment (lipogenèse, néoglucogenèse). La protéine AMPK constitue donc une cible thérapeutique intéressante dans le cadre du traitement des maladies métaboliques.

Les scientifiques de l'Albert Einstein College of Medicine ont donc cherché une molécule capable de modifier directement ou indirectement l'activité de la protéine AMPK. SU6656, un médicament inhibiteur de la kinase Fyn. Les chercheurs ont découvert que le médicament expérimental SU6656 est capable d'inhiber chimiquement la kinase Fyn, chez des souris. Cette diminution de l'activité de la protéine Fyn s'accompagne d'une augmentation de l'oxydation des acides gras et d'une augmentation de l'activité de l'AMPK. Au final, les souris ont une augmentation rapide de leur dépense énergétique, et mincissent à mesure qu’elles perdent du poids. Les souris traitées par le SU6656 présentent un phénotype proche de celui des souris dépourvues de l'enzyme kinase Fyn.

Le médicament SU6656, qui fait partie des inhibiteurs des protéines kinase de la famille Src, agit directement sur la kinase Fyn et donc indirectement sur l'AMPK. Selon le Dr Bastie, ce n'est pas un candidat idéal pour des essais cliniques sur l'homme, car les protéines Fyn et AMPK sont également présentes au niveau du cerveau. Les effets d'un inhibiteur de la protéine Fyn sur le cerveau sont encore inconnus. Le défi pour les chercheurs sera donc de concevoir une molécule agissant sur Fyn ou sur l'AMPK, mais de manière spécifique au niveau des muscles et des tissus adipeux.