Être de bonne humeur, ce qui se traduit concrètement par un bon équilibre émotionnel, la joie de vivre et l'enthousiasme, protège les artères coronaires. Cette gaieté est également associée à une diminution de la mortalité, une amélioration des défenses immunitaires ainsi qu'une baisse du risque de diabète et d'hypertension artérielle. C'est ce qu'annonce, sans bouder son plaisir, le Quotidien du médecin . En revanche, la dépression augmente le risque cardio-vasculaire. Fait essentiel, l'humeur positive est en grande partie indépendante des sentiments négatifs temporaires, comme l'anxiété, la colère ou la dépression, provoqués par les événements de vie.

Afin de déterminer si une humeur positive protège bien de la maladie coronaire, K. W. Davidson et ses collègues canadiens ont étudié la relation entre ce trait de caractère et le risque d'événement cardio-vasculaire dans le cadre de la Nova Scotia Health Survey, en partenariat avec les services de santé de la province de Nouvelle-Ecosse. Ce travail a porté sur 1.739 adultes inclus en 1995 et suivis pendant dix ans. Des infirmières entraînées ont réalisé des entretiens structurés et ont coté le niveau d'humeur positive des personnes. Les événements comptabilisés ont été les épisodes d'insuffisance coronaire aiguë (infarctus du myocarde et angine de poitrine), fatale ou non. Au total, 145 cas ont été dénombrés. Et une humeur positive a été associée à une nette réduction du risque d'événement coronaire.

Pour expliquer leurs résultats, les auteurs évoquent les mécanismes physio-pathologiques susceptibles d'être mis en jeu dans le lien entre humeur et maladies des coronaires, comme l'activation du système nerveux parasympathique (qui met l'organisme au repos), un sommeil de meilleure qualité ou un tabagisme moins fréquent, précise le journal médical. Mais il déplore que le niveau de risque cardio-vasculaire des sujets de l'étude n'ait été déterminé qu'à l'inclusion et ait pu varier en dix ans de suivi. Enfin, l'équipe de Davidson souligne l'importance probable des techniques d'activation comportementale dans les troubles émotionnels chez les coronariens. Des essais cliniques sont d'ailleurs en cours. De quoi garder le sourire.