L'épaisseur du cerveau, rempart contre la douleur
Par Benje le dimanche, février 28 2010, 15:37 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Université de Montréal
L'augmentation de l'épaisseur du cerveau peut réduire
la sensibilité à la douleur selon les résultats d'une étude publiée
dans un numéro spécial d'Emotion, la revue de l'American
Psychological Association. Des chercheurs de l'Université de Montréal ont fait cette
découverte en comparant l'épaisseur du cortex (substance grise)
d'adeptes et de non-adeptes de la méditation Zen . Ils ont notamment
établi que la pratique du Zen, discipline méditative plusieurs fois
séculaire, peut renforcer la région centrale du cerveau (ou cingulum
antérieur) qui régule la douleur.
"La pratique assidue de la méditation Zen semble avoir un effet sur
l'épaisseur de certaines régions du cortex et l'augmentation de
l'épaisseur corticale aurait pour effet, selon toute vraisemblance, de
diminuer la sensibilité à la douleur, explique l'auteur principal de
cette étude, Joshua A. Grant, doctorant au Département de physiologie
de l'Université de Montréal et à l'Institut universitaire de gériatrie
de Montréal. Nous avons découvert une relation entre l'épaisseur
corticale et la sensibilité à la douleur; nos résultats corroborent ceux
d'une étude antérieure sur le rôle de la méditation Zen dans la régulation de la douleur."
Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont recruté 17
adeptes de la méditation et 18 non-adeptes qui, en outre, n'avaient
jamais pratiqué le yoga, ni souffert de douleur chronique ou de troubles
neurologiques ou psychologiques. Joshua Grant et son équipe, sous la
direction de Pierre Rainville de l'Université de Montréal et de
l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, ont mesuré la
sensibilité à une douleur d'origine thermique causée par
l'application d'une plaque chauffante sur les mollets des participants
et ont ensuite pris des clichés d'imagerie par résonance magnétique structurelle de
leur cerveau. Selon les résultats des examens d'IRM, les régions
centrales du cerveau qui régulent les émotions et la douleur étaient
significativement plus épaisses chez les adeptes de la méditation que
chez les autres.
"Les postures souvent douloureuses associées à la méditation Zen
pourraient contribuer à l'épaississement du cortex et à une meilleure
tolérance de la douleur", explique Joshua Grant, soulignant au passage
que la pratique de la méditation pourrait être utile d'une manière
générale dans la prise en charge de la douleur, pour la prévention de la
perte de matière grise liée au
vieillissement et pour toute affection caractérisée par une altération
de la matière grise tels que les accidents vasculaires cérébraux.