Le risque d’obésité peut-être contrôlé dès la période in utero
Par Benje le jeudi, avril 8 2010, 13:02 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Auteur de l’article : Pierre-Alain Rubbo
Plusieurs études épidémiologiques ont conclu à une importance de
l’environnement du fœtus in utero dans la détermination de son
état de santé après la naissance. En particulier, un plus gros bébé à la
naissance aura plus de risque de souffrir ensuite d’obésité pendant
l’enfance. D’autre part, il est maintenant bien documenté le rôle
bénéfique de l’exercice physique
régulier sur la sensibilité de l’organisme à l’insuline, et donc une
diminution du risque d’obésité chez les personnes en bonne santé. Or, la
femme enceinte, dans les dernières semaines avant l’accouchement,
devient résistante à l’insuline. Ce phénomène naturel a pour but de
préserver principalement les sucres et les graisses indispensables à
l’enfant pour sa croissance.
Les auteurs de l’article qui paraitra en may 2010 dans Journal of
Clinical Endocrinology & Metabolism ont fait l’hypothèse que
l’activité physique de la femme enceinte pourrait, par une augmentation
de la sensibilité à l’insuline, réduire l’apport des nutriments au
fœtus, le poids du bébé à la naissance, et donc le
risque d’obésité de l’enfant.
Les chercheurs ont étudié l’effet d’un exercice régulier, le vélo
d’appartement, chez des femmes enceintes de plus de 20 semaines, âgées
de 30 ans et avec un indice de masse corporelle (IMC) de 25,5 en
moyenne, qui ne fument pas et sont en bonne santé. Bien que l’IMC des
mères ainsi que la résistance à l’insuline en fin de grossesse ne soient
pas modifiés, les résultats indiquent que le poids et l’IMC des enfants
nés des femmes ayant eu une activité physique est moins
important que ceux des femmes qui n’ont pas fait de sport. Les bébés
sont en moyenne 143 grammes plus légers que leurs homologues nés de
femmes qui n’ont pas fait de sport durant leur grossesse. Cette
réduction du poids semble être liée à la diminution de certains facteurs
de croissance chez le bébé (IGF-I et IGF-II) induit par l’exercice physique de la
mère. De plus, aucune différence de taille n’a été observée parmi les
deux groupes de nouveaux-nés. Il apparait donc que l’exercice physique
de la femme enceinte ait un impact sur le poids du bébé qui pourrait
réduire sensiblement le risque d’obésité durant l’enfance.