Les grands-mères qui donnaient régulièrement de l'huile de foie de morue à leur progéniture avaient bien raison. Tout comme ceux qui recommandent aujourd'hui de manger plusieurs fois par semaine du saumon et autres poissons gras ainsi que du foie de poulet : tous ces aliments sont particulièrement riches en vitamine D et cette dernière est indispensable à notre organisme. Les travaux qui s'accumulent sur cette vitamine prouvent - ou suggèrent seulement parfois, faute de preuve incontestable - ses effets bénéfiques allant de la réduction du risque de fracture osseuse à la prévention de plusieurs types de cancers, en passant par la prophylaxie - voire le traitement - de diverses infections virales et bactériennes, et d'autres affections auto-immunes, cardiovasculaires ou psychiatriques.

Le dernier travail (qui a toutes les chances de faire date) vient de révéler le rôle central de cette vitamine dans l'activation du système de défense immunitaire. Il émane de chercheurs danois. De façon simplifiée, explique le Journal International de Médecine qui le relate, "on peut imaginer que lorsqu'un antigène (Ag) particulier, viral ou bactérien, est introduit dans l'organisme humain, il est phagocyté par les macrophages et 'présenté' à des cellules T spécialisées qui vont se diviser". Si elles sont correctement activées, elles vont se transformer en deux types de cellules immunitaires : des killers, capables de détruire toute cellule porteuse de l'Ag étranger, et des cellules mémoires destinées à conserver une trace de l'agresseur. Et l'équipe de Copenhague vient de montrer que la vitamine D est indispensable à la mise en route de toute cette machinerie.

Cette découverte pourrait, en pratique, avoir de multiples retombées puisque la réponse immunitaire intervient dans des domaines très variés, infectieux bien sûr mais aussi maladies auto-immunes, greffes d'organes, affections inflammatoires diverses et autres. L'équipe danoise a pu établir la suite des évènements conduisant à l'activation de ces fameuses cellules T. "Voilà sans doute, estime le JIM, la base fondamentale de travaux qui permettront la mise au point de nouveaux immuno-stimulants ou au contraire immunosuppresseurs." Et qui expliquent pourquoi la vitamine D pourrait être un des "médicaments" à la fois les plus anciens et les plus révolutionnaires qui soient.