Une étude récemment publiée dans un journal scientifique spécialisé de langue anglaise rappelle que les troubles du sommeil des bébés sont souvent associés à des problèmes psychologiques maternels, en particulier à une dépression. Et elle conclut qu'il n'en est rien, ce qui devrait rassurer les mères. Mais cela n'empêche pas les parents de s'inquiéter quand leurs bébés pleurent beaucoup. C'est d'ailleurs un motif fréquent de consultation. Cette situation est loin d'être rare, puisque 60 % des pères et des mères se plaignent d'être réveillés durant la première année de leur enfant et d'avoir à le calmer durant la nuit.

Des auteurs australiens, travaillant dans un centre spécialisé, ont donc cherché à savoir si une dépression maternelle, légère ou modérée, pouvait influencer l'efficacité d'un traitement comportemental de ces troubles du sommeil. Pendant un an, ils ont étudié 90 couples constitués de mères et de leurs nourrissons âgés de 5 à 12 mois et hospitalisés en moyenne cinq jours. En cas de pleurs, les parents devaient attendre 7 minutes au maximum, puis tranquilliser leur petit, et cela pendant 45 minutes au maximum. En parallèle, les mères ont rempli un questionnaire pour coter le niveau de leurs troubles dépressifs. Selon les résultats, les mères étaient invitées à une consultation psychologique.

Au total, 39 mères sur 90 ont été jugées dépressives. Elles avaient souvent une famille plus nombreuse, moins d'aide à la maison et elles se plaignaient de plus de conflits avec leur partenaire que les autres. Les infirmières leur ont montré le comportement à adopter avec leur enfant. Pendant le séjour, elles ont régulièrement noté les pleurs, l'agitation, les gémissements et l'alimentation de leur bébé. Selon cette étude, 61 % des nourrissons pleureurs étaient des garçons, 63 % des premiers-nés et 7 % avaient des difficultés d'alimentation. Aucune différence n'a été trouvée entre les enfants de mères dépressives, les autres concernant la sévérité des troubles du sommeil ou la réponse au traitement comportemental. Dans les deux groupes, une nette amélioration a été constatée au bout de cinq jours concernant le nombre de réveils nocturnes, le temps d'endormissement, de pleurs nocturnes et de sommeil.