Des chercheurs ont découvert comment une réponse immunitaire défaillante chez les Africains infectés par le VIH permettait l'infection par certaines souches de salmonelles, ce qui pourrait expliquer pourquoi ces patients présentent une telle mortalité avec ces germes opportunistes. Leurs résultats pourraient aussi déboucher à l'avenir sur des vaccins contre le VIH plus efficaces qui protégeraient aussi contre les infections à salmonelles.

Dans une réponse immunitaire normale, les anticorps sont dirigés contre les protéines de la membrane externe et ils peuvent permettre de tuer les salmonelles et d'éliminer l'infection. Calman Mac Lennan, du Medical Research Council Centre for Immune Regulation and Clinical Immunology Service et de l'Université de Birmingham au Royaume-Uni, et ses collègues s'attendaient à ce que les personnes infectées par le VIH aient des difficultés à produire des anticorps contre les salmonelles, mais ils ont découvert l'opposé: des concentrations plus élevées d'anticorps dirigés spécifiquement contre le lipopolysaccaride bactérien ou LPS, et des protéines de la paroi bactérienne.

Les chercheurs ont ensuite trouvé que le sérum infecté par le VIH pouvait encore tuer les souches de salmonelles dépourvues de LPS et que le retrait des anticorps spécifiques du LPS dans ce sérum le rendait efficace contre les salmonelles. Leur découverte implique que le VIH provoque une défaillance de reconnaissance du LPS non seulement dans le compartiment cellulaire du système immunitaire mais aussi dans celui, humoral, où agissent les anticorps secrétés. Cette lacune dans le système immunitaire a de sérieuses conséquences pour les patients infectés par le VIH confrontés à des infections secondaires, et les chercheurs suggèrent qu'à l'avenir les vaccins ciblent la membrane externe des salmonelles plutôt que le LPS. Un autre article de Science explique plus en détail ces résultats et leurs implications.