Auteur de l’article: Pierre-Alain Rubbo

Des avancées significatives dans les soins intensifs néonataux ont permis d’augmenter considérablement le taux de survie des bébés nés avant 26 semaines de grossesse, appelés « prématurés extrêmes ». Cependant, le risque pour ces enfants de développer des troubles psychiatriques est très élevé. C’est la première fois qu’une étude de ce type étudie la prévalence des troubles mentaux dans une population de très grands prématurés qui ont survécu. Les résultats sont publiés dans la revue Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry du mois de mai 2010.

Dans le but de déterminer avec précision la prévalence et les facteurs de risques associés aux troubles psychiatriques, les chercheurs ont réalisé le suivi de 219 prématurés extrêmes pendant 11 ans. Ils ont découvert que dans cette population presque 25% souffrent d’un trouble mental à l’âge de 11 ans. En particulier, les troubles les plus souvent rencontrés à cet âge sont l’hyperactivité et les troubles de l’attention en général (12%), des troubles émotionnels (9%) et des troubles du spectre autistique (8%). Les observations révèlent également une augmentation de plus de 3 fois du risque d’avoir des problèmes de santé mentale chez ces enfants en comparaison des enfants nés au terme de la grossesse.

Ces résultats indiquent que le suivi clinique des prématurés extrêmes devrait être accru sur le plan psychologique et cognitif afin de détecter et traiter rapidement ces troubles émotionnels et neuropsychiatriques dans le but d’améliorer la vie des enfants et de leurs parents.