Source: Science, AAAS & Eurekalert

Une nouvelle analyse du premier génome d'amphibien séquencé, celui de la grenouille Xenopus tropicalis, montre qu'il partage des traits remarquables avec le génome humain: en effet, près de 80 pour cent de tous les gènes associés à des maladies chez l'homme ont un équivalent chez l'amphibien.

Ce résultat suggère que la grenouille peut servir de modèle pour étudier et mieux comprendre les mécanismes moléculaires à l'origine de nombreuses maladies humaines. Cette étude pourrait aussi fournir des indices sur l'origine du déclin rapide des espèces de grenouilles dans le monde. Doté d'un génome ayant environ le même nombre de gènes codant pour des protéines que chez l'homme, Xenopus tropicalis est l'une des espèces de grenouille les mieux étudiées en laboratoire et elle est largement utilisée en tant que modèle pour étudier le développement embryonnaire et la biologie cellulaire.

Uffe Hellsten, du Department of Energy Joint Genome Institute à Walnut Creek en Californie, et ses collègues ont procédé à une analyse poussée de la structure du génome de cette grenouille, identifiant et étudiant des régions où les gènes sont disposés dans pratiquement le même ordre que chez l'homme ou la poule, phénomène connu sous le nom de synténie conservée. Ces régions communes correspondent aux fragments d'un génome vieux de 360 millions d'années, celui du dernier ancêtre commun à tous les mammifères, oiseaux, amphibiens et dinosaures ayant existé sur la Terre.

Les grenouilles et d'autres amphibiens subissent les agressions de toxines environnementales et du changement de leur habitat. Ils sont considérés comme des organismes sentinelles en raison de leur extrême sensibilité aux polluants présents dans le milieu ou leur nourriture. L'application des méthodes de génomique pour voir la réponse des grenouilles à l'environnement pourrait aider à préserver leur diversité.