Grenouille et Prince charmant... pourquoi pas ?
Par Benje le mardi, mai 4 2010, 19:14 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Science, AAAS & Eurekalert
Une nouvelle analyse du premier génome d'amphibien
séquencé, celui de la grenouille Xenopus tropicalis, montre qu'il
partage des traits remarquables avec le génome humain: en effet, près
de 80 pour cent de tous les gènes associés à des maladies chez l'homme
ont un équivalent chez l'amphibien.
Ce résultat suggère que la grenouille peut servir de modèle pour étudier
et mieux comprendre les mécanismes moléculaires à l'origine de
nombreuses maladies humaines. Cette étude pourrait aussi fournir des
indices sur l'origine du déclin rapide des espèces de grenouilles dans
le monde. Doté d'un génome ayant environ le même nombre de gènes codant pour des protéines que chez
l'homme, Xenopus tropicalis est l'une des espèces de grenouille les
mieux étudiées en laboratoire et elle est largement utilisée en tant que
modèle pour étudier le développement embryonnaire et la biologie
cellulaire.
Uffe Hellsten, du Department of Energy Joint Genome Institute à
Walnut Creek en Californie, et ses collègues ont procédé à une analyse
poussée de la structure du génome de cette grenouille, identifiant et
étudiant des régions où les gènes sont disposés dans pratiquement le
même ordre que chez l'homme ou la poule, phénomène connu sous le nom de
synténie conservée. Ces régions communes correspondent aux fragments
d'un génome vieux de 360 millions d'années, celui du dernier ancêtre
commun à tous les mammifères, oiseaux, amphibiens et dinosaures ayant
existé sur la Terre.
Les grenouilles et d'autres amphibiens subissent les agressions de
toxines environnementales et du changement de leur habitat. Ils sont
considérés comme des organismes sentinelles en raison de leur extrême
sensibilité aux polluants présents dans le milieu ou leur nourriture.
L'application des méthodes de génomique pour voir la réponse des
grenouilles à l'environnement pourrait aider à préserver leur diversité.