Ecologie marine: l’effet bivalve
Par Benje le vendredi, mai 7 2010, 17:40 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Université McGill ( William Raillant-Clark, Service des relations avec les médias - Tél.: 514-398-2189 )
Au printemps, un grand nombre de personnes cherchent à expliquer et à comprendre les cycles de la vie. Frédéric Guichard, biologiste et professeur à l'université McGill de Montréal, n’y fait pas exception. En effet, il a fait une découverte fascinante au sujet de la vie, de la mort, de la reproduction et de la communication... des moules. Le professeur Guichard affirme que les animaux marins communiquent sur des milliers de kilomètres, ce qui remet en question les méthodes actuelles de gestion des pêches et de préservation de la vie marine. "Si je tue des moules à San Diego, cela aura un impact à Seattle. Nous savons maintenant que les populations sont connectées", a-t-il déclaré.
Se servant d’un modèle mathématique et de données provenant de populations
naturelles, le professeur Guichard et ses collègues, Tarik Gouhier, PhD,
et le professeur Bruce A. Menge, de l’Université d’État de l’Oregon,
ont découvert un phénomène similaire à l’"effet papillon", par lequel
les actions d’un individu peuvent entraîner des réactions
en chaîne. Les populations de
moules communiquent par des actions comme la libération de larves ou par
leur mortalité. "Les présentes pratiques sont fondées sur la
connaissance qu’une moule ne peut parcourir plus de 100 kilomètres au
cours de sa vie; les efforts sont par conséquent concentrés sur les
régions locales où l’on croit pouvoir exercer une influence auprès des
populations locales", a expliqué le professeur Guichard. "Mais cette
démarche ‘isolée’ ne tient compte que de la vie d’un animal, ce qui n’est pas
suffisant pour prédire comment il influencera son environnement et le reste de la vie
marine."
"Nous pouvons maintenant voir ce qu’habituellement nous ne cherchons pas
dans la nature; nous pouvons par conséquent utiliser ce modèle pour
mieux gérer les populations. Depuis longtemps, les scientifiques
élaborent des théories sur cette question, mais nous en possédons
maintenant la preuve", a déclaré le professeur Guichard.
Les principes de leur découverte devraient s’appliquer à de nombreuses
espèces et auront d’importantes ramifications sur la conception de
réserves marines, à court terme, et sur la gestion des pêches, à long
terme.