Maladies neurodégénératives: leurs protéines ont une structure commune
Par Benje le vendredi, mai 7 2010, 17:30 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: CNRS
Les protéines des maladies neurodégénératives, telles que Parkinson,
Alzheimer et le syndrome d'Huntington, ont une unité structurelle
commune. C'est ce que viennent de découvrir Andrey Kajava, chercheur au Centre de recherche biochimie macromoléculaire,
en collaboration avec deux scientifiques du National Institute of
Health (États-Unis). Ce point commun devrait permettre de mieux diagnostiquer le risque de développer
ces maladies mais aussi de concevoir des inhibiteurs à but
thérapeutique.
Certaines maladies sont caractérisées par la présence de dépôts
insolubles de protéines dans les tissus, qui entraînent des lésions
irréversibles aux organes affectés. Ces dépôts de fibrilles amyloïdes
sont généralement liés à un changement de conformation d'une protéine
normalement inoffensive. Ils sont retrouvés dans des pathologies
neuro-dégénératives telles que les maladies d'Alzheimer, de Parkinson et
le syndrome d'Huntington, mais aussi des maladies à prions infectieuses.
Actuellement, de nombreuses recherches sont entreprises pour déterminer
la structure atomique en 3D de ces fibrilles et comprendre le mécanisme
moléculaire de repliement des protéines amyloïdes et de leur assemblage
en fibre. Une analyse des données structurales de ces
différentes fibrilles a montré que ces dernières étaient très
polymorphes: le nombre de proto-fibrilles assemblées par fibrille
varie, ainsi que la structure des proto-fibrilles. Mais Andrey Kajava du
Centre de recherche biochimie macromoléculaire (CNRS/Universités
Montpellier 1 et 2) et ses collègues du National Institute of Health
(Etats-Unis) ont identifié une unité structurelle commune pour toutes
les fibrilles liées aux maladies connues qu'ils ont appelé "béta-arcade" ou
arcade béta. Des considérations de conformation et de thermodynamique indiquent qu'un complexe de
deux ou plusieurs arches béta peut déclencher la croissance rapide des
fibrilles. Les chercheurs ont également retrouvé cette "signature" dans
d'autres protéines dites "dangereuses" responsables de maladies virales
et bactériennes.
La détection du «cœur pathogène» des fibrilles amyloïdes pourrait permettre de diagnostiquer de façon spécifique le risque de développer des maladies neuro-dégénératives ou liées au vieillissement chez le patient. Cette découverte facilitera également l'identification de sites plus appropriés localisés sur les fibrilles amyloïdes pour développer des médicaments capables d'enrayer leur formation.