Auteur de l’article: Pierre-Alain Rubbo

La tuberculose est due à une bactérie appelée Mycobacterium tuberculosis qui se propage par voie aérienne. L’organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’un tiers de la population mondiale est actuellement infecté par le bacille tuberculeux et qu’une nouvelle contamination se produit chaque seconde. La grande majorité des infections tuberculeuses est asymptomatique (tuberculose latente) et seulement 5 à 10% des sujets infectés développeront la maladie (tuberculose active) au cours de leur existence.

Les tests actuels de diagnostic de la tuberculose sont basés sur la capacité des lymphocytes T du sang à sécréter une cytokine, l’IFN-alpha, après stimulation par des antigènes spécifiques de Mycobacterium tuberculosis. Ces tests commerciaux sont innovants mais ne permettent pas au clinicien de faire la différence entre un patient avec une tuberculose active, qui doit être traitée, et un patient avec une tuberculose latente, qui n’a pas d’indication de traitement. Actuellement, aucun test rapide n’existe pour faire cette distinction et seulement plusieurs semaines de culture de la bactérie permettent de donner un résultat.

De nouveaux travaux présentés à la conférence annuelle internationale de la société thoracique américaine qui a lieu du 14 au 19 mai à la Nouvelle-Orléans aux États-Unis, montrent une avancée significative dans cette direction. En effet, les chercheurs du Centre Médical Universitaire de Duke aux Etats-Unis ont comparé la réponse immunitaire après une stimulation par des antigènes spécifiques de Mycobacterium tuberculosis chez 71 sujets appartenant à 3 groupes distincts : ceux avec une tuberculose active, ceux avec une tuberculose latente, et ceux non infectés par la tuberculose. Les scientifiques ont montré que 2 cytokines, MCP-1 et IL-15, pourraient être des facteurs discriminants entre la tuberculose active et la tuberculose latente. De plus, une troisième cytokine, IP-10, semble différencier les sujets infectés par la tuberculose et ceux non infectés. Ces résultats sont encourageants pour le diagnostic précoce de la tuberculose active bénéfique à la fois pour le patient mais également pour son entourage qui pourrait être à son tour infecté par la tuberculose. Un autre avantage à ce diagnostic précoce de la maladie, outre la diminution des dépenses liées à la prise en charge des malades suspects, est l’administration exclusive de traitements potentiellement toxiques aux sujets infectés et non aux autres.