Une avancée dans le diagnostic de la tuberculose
Par Benje le lundi, mai 24 2010, 10:47 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Auteur de l’article: Pierre-Alain Rubbo
La tuberculose est due à une bactérie appelée Mycobacterium
tuberculosis qui se propage par voie aérienne. L’organisation
Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’un tiers de la population mondiale
est actuellement infecté par le bacille tuberculeux et qu’une nouvelle
contamination se produit chaque seconde. La grande majorité
des infections tuberculeuses est asymptomatique (tuberculose latente)
et seulement 5 à 10% des sujets infectés développeront la maladie
(tuberculose active) au cours de leur existence.
Les tests actuels de diagnostic de la tuberculose sont basés sur la
capacité des lymphocytes T du sang à sécréter une cytokine, l’IFN-alpha,
après stimulation par des antigènes spécifiques de Mycobacterium
tuberculosis. Ces tests commerciaux sont innovants mais ne
permettent pas au clinicien de faire la différence entre un patient avec
une tuberculose active, qui doit être traitée, et un patient avec une
tuberculose latente, qui n’a pas d’indication de traitement.
Actuellement, aucun test rapide n’existe pour faire cette distinction et
seulement plusieurs semaines de culture de la
bactérie permettent de donner un résultat.
De nouveaux travaux présentés à la conférence annuelle internationale de
la société thoracique américaine qui a lieu du 14 au 19 mai à la
Nouvelle-Orléans aux États-Unis, montrent une avancée significative dans
cette direction. En effet, les chercheurs du Centre Médical
Universitaire de Duke aux Etats-Unis ont comparé la réponse immunitaire
après une stimulation par des antigènes spécifiques de Mycobacterium
tuberculosis chez 71 sujets appartenant à 3 groupes distincts : ceux
avec une tuberculose active, ceux avec une tuberculose latente, et ceux
non infectés par la tuberculose. Les scientifiques ont montré que 2
cytokines, MCP-1 et IL-15, pourraient être des facteurs discriminants
entre la tuberculose active et la tuberculose latente. De plus, une
troisième cytokine, IP-10, semble différencier les sujets infectés par
la tuberculose et ceux non infectés. Ces résultats sont encourageants
pour le diagnostic précoce de la tuberculose active bénéfique à la fois
pour le patient mais également pour son entourage qui pourrait être à
son tour infecté par la tuberculose. Un autre avantage à ce diagnostic
précoce de la maladie, outre la diminution des dépenses liées à la prise
en charge des malades
suspects, est l’administration exclusive de traitements potentiellement
toxiques aux sujets infectés et non aux autres.