Découverte en nanoélectronique organique
Par Benje le vendredi, juin 18 2010, 17:32 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Université
McGill (William Raillant-Clark, Service des relations avec les
médias - Tél.: 514-398-2189)
Grâce au cristal métallique, des chercheurs organisent la matière organique et surmontent un obstacle
important.
Bien qu’elle ait permis de révolutionner un large éventail de produits
de haute technologie, dont les afficheurs informatiques et les cellules
solaires, la matière organique ne possède pas la même composition
chimique ordonnée que la matière inorganique, ce qui empêche les
scientifiques de tirer profit de toute sa potentialité. Une équipe
internationale de chercheurs, dirigée par les professeurs Dmitrii
Perepichka, de l’Université McGill à Montréal, et Federico Rosei,
de l’INRS (Institut national de la recherche scientifique), vient de
publier une recherche décrivant comment résoudre ce problème, lequel
hante les chercheurs depuis quelques décennies. L’équipe est parvenue à
trouver un moyen d’ordonner les molécules dans du PEDOT, le
polymère conducteur le plus important dans l’industrie.
Le professeur Perepichka a souligné que les résultats
de cette recherche ne sont pas directement applicables aux produits
actuellement commercialisés, tout en précisant qu’il serait déjà
possible d’en trouver un usage dans le secteur des puces informatiques.
"On sait que le nombre de transistors dans un ordinateur double tous
les deux ans", a?t?il indiqué, "mais nous atteignons maintenant les
limites physiques. En remplaçant les semiconducteurs de silicium par de
la matière organique, nous pourrions un jour fabriquer des transistors dix fois
plus petits que ceux utilisés à l’heure actuelle". Les puces auraient
ainsi l’épaisseur d’une seule molécule!
La technique employée est étonnamment simple. L’équipe a utilisé une
matière inorganique, du cristal de cuivre, comme matrice. En y déposant
des molécules, le cristal provoque une réaction chimique et crée un
polymère conducteur. Grâce au microscope-sonde à balayage, qui permet de
scruter les surfaces avec une résolution à l’échelle atomique, les
chercheurs ont découvert que le polymère avait imité l’ordre du cristal
en surface. Pour le moment toutefois, l’équipe n’a pu obtenir de
réaction que dans une seule dimension, soit une chaîne ou ligne de molécules.
La prochaine étape consistera à ajouter une deuxième dimension en vue de
créer des feuilles continues ("graphite organique") ou circuits
électroniques.
Le professeur Perepichka est affilié au Département de chimie de
l’Université McGill, alors que le professeur Rosei est affilié au Centre
Énergie Matériaux Télécommunications de l’INRS, un des établissements du réseau de l’Université du
Québec. Leur recherche a été publiée en ligne par les Proceedings of
the National Academy of Sciences et a été financée par le Conseil
national de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le
Bureau de la Force aérienne
de recherche scientifique et le
Bureau asiatique de recherche aérospatiale et développement des États-Unis, le
Fonds de recherche sur le pétrole de la Société américaine de chimie,
le Fonds québécois de recherche sur la nature et les technologies et le
ministère du Développement économique, de l’Innovation et de
l’Exportation du Québec.