Royaume-Uni - Selon une étude menée par des chercheurs des universités d'Edimbourg et de Glasgow, les hommes vivant à proximité d'espaces verts seraient moins susceptibles de mourir de problèmes cardiaques ou pulmonaires.

Les chercheurs ont examiné, dans les différentes entités urbaines du Royaume-Uni, l'éventuelle relation entre la présence d'espaces verts (parcs, aires de jeu, terrains boisés...) et la diminution du risque de troubles pulmonaires et cardiaques. S'intéressant non seulement à la disponibilité des espaces verts au sein de la ville, mais aussi aux niveaux de pollution atmosphérique, ils ont ainsi pu déterminer un lien entre santé et présence d'espaces verts.

Les hommes qui résident dans des quartiers dont la végétation est plus importante seraient ainsi 10% moins susceptibles de contracter des problèmes pulmonaires que ceux vivant dans des quartiers beaucoup plus urbanisés. Publiés dans le Journal of Social Science and Medicine, les résultats de cette étude sont surprenants. En effet, aucune différence notable n'est notée entre les femmes vivant dans des quartiers verts et celles résidant dans un milieu moins végétalisé.

Coauteur de l'étude, le Dr Elizabeth Richardson de l'Université de Géosciences d'Edimbourg admet que son équipe ne peut expliquer avec certitude cette différence entre hommes et femmes. Cependant, sur la base d'autres études, elle avance l'hypothèse selon laquelle les femmes utiliseraient moins les espaces verts que les hommes. De plus, celles-ci seraient moins susceptibles de les utiliser pour l'exercice physique, notamment si elles ne s'y sentent pas en sécurité. Selon la chercheuse, il pourrait s'agir d'une explication mais des travaux supplémentaires sont nécessaires pour apporter une véritable explication.

L’étude menée par ces chercheurs et financée par l’organisme Forestry Commission serait la première à explorer le lien entre espaces verts et santé, à travers toutes les régions urbaines du Royaume-Uni. Elle se fonde sur des statistiques établies sur un échantillon de la population composé de 29 millions d’adultes en âge de travailler. En outre, il s’agit aussi de la première étude à révéler une telle différence entre les individus de sexe masculin et ceux de sexe féminin.

Le professeur Richard Mitchell de l’Université de la santé publique de Glasgow, qui a dirigé ce travail, ne cache pas sa surprise face aux résultats obtenus. Il affirme que, face à la diminution des risques de décès pour certaines personnes, les décideurs politiques devraient chercher à protéger parcs et forêts, de manière plus efficace. La prise en compte des espaces verts, et plus généralement, de la nature dans les politiques urbaines devrait faire l’objet d’attentions particulières, dans la mesure où les bénéfices sur la santé publique sont d’ores et déjà mis en évidence.