Une meilleure compréhension des gènes de la leucémie juvénile
Par Benje le mardi, juin 22 2010, 10:46 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Université de Montréal
Une équipe de chercheurs de l'Institut de recherche en immunologie et en
cancérologie (IRIC) de l'Université de Montréal a, pour la première
fois, cerné le mécanisme déclencheur de trois gènes dans
l'apparition de la leucémie lymphoblastique aigüe. Publiés dans le
journal scientifique Genes and Development,
ces résultats de recherches permettent une meilleure compréhension de l'interaction complexe de ces gènes et de
leur contribution au développement de la leucémie, fournissant ainsi les
bases conceptuelles de thérapies mieux ciblées.
L'étude a été menée par les auteurs principaux Mathieu Tremblay,
étudiant au doctorat, et Cédric Tremblay, post-doctorant, du Laboratoire
d'hématopoïèse et de leucémie, sous la direction de l'auteur-ressource,
Trang Hoang, chercheuse principale de l'IRIC.
La leucémie lymphoblastique aigüe (LLA), cancer le plus courant chez les
enfants, affecte les lymphocytes, ces cellules qui, normalement,
combattent les infections. La LLA se met en branle lorsqu'un seul
globule blanc immature, appelé blaste, développe une série d'erreurs ou
de mutations cellulaires ouvrant la voie à une prolifération
incontrôlée. Par la suite, ces blastes leucémiques peuvent envahir les
organes lymphatiques, la moelle osseuse et le sang où ces cellules y
supplantent les cellules normales.
Malgré les nombreuses recherches effectuées au cours
des dernières années pour percer la genèse de ce type de cancer,
déchiffrer le processus complexe responsable de la transformation de
cellules normales en cellules cancéreuses reste un défi majeur. Dans
cette étude, les chercheurs sont partis de l'interaction bien connue de
deux gènes, SCL et LMO, impliquée dans le déclenchement d'un type
spécifique de LLA, la leucémie lymphocytaire T.
"Nous voulions découvrir le mécanisme précis du processus de
transformation d'une cellule normale en cellule cancéreuse. Notre étude
révèle que les gènes SCL et LMO augmentent le réservoir de lymphocytes
immatures, lesquelles prolifèrent de manière intensive sous l'influence
d'un signal spécifique. Ces deux événements combinés favorisent alors
l'émergence de mutations dans un autre gène, Notch1, qui, nous le
savons, joue un rôle dans la majorité des cas de LLA-T, explique Trang
Hoang. Autrement dit, la synergie entre ces trois gènes chez une cellule
‘permissive' est suffisante pour provoquer la leucémie."
Bien que la chimiothérapie puisse guérir près de 80 % des cas de LLA
chez l'enfant, les chercheurs espèrent en minimiser les effets
secondaires en développant de nouvelles thérapies qui cibleront
spécifiquement les gènes déclencheurs. "La connaissance qu'apporte notre
étude pourrait être déterminante dans la mise au point de thérapies
anticancéreuses moins invasives", de conclure Trang Hoang.