Les secrets de la longévité
Par Benje le vendredi, juillet 30 2010, 10:12 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: EPFL
Pourquoi certains êtres vivent-ils plus longtemps que d'autres? La réponse pourrait bien se trouver dans la combinaison de plusieurs facteurs, dont un réseau de gènes et certaines habitudes de vie. Un réseau complexe de gènes combiné à une alimentation pauvre en calories et de l’exercice seraient les bases d’une longue espérance de vie. Le professeur Johan Auwerx de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et le chercheur Riekelt Houtkooper, de la Chaire Nestlé en métabolisme énergétique à l’EPFL, en collaboration avec Rob Williams de l’Université du Tennessee, viennent de publier un essai sur ce sujet dans le magazine Cell.
Les chercheurs ont déterminé que la longévité
implique un réseau composé de quelque 750 gènes. Un tiers joueraient un
rôle vraiment important, notamment dans la faculté des cellules à
générer de l’énergie à partir des aliments. Les expériences ont montré
que chez les souris, par exemple, la présence ou non de ces gènes
pouvait faire varier leur espérance de vie de 350 à 900 jours.
«Cette manière d’envisager un groupe de gènes et leurs interactions pour
appréhender la question de la longévité est une approche originale,
explique Johan Auwerx, car jusque là, on cherchait plutôt la réponse
dans des gènes individuels».
Mais disposer de ce réseau de gènes ne suffit pas à lui seul à assurer
une longue vie. Il se combine avec certaines habitudes de vie: avoir une
alimentation à basse consommation calorique et faire de l’exercice,
venant ainsi confirmer ce que dicte la sagesse populaire. «Il a pu être
établi que pour vivre plus longtemps, nous devrions en fait n’assouvir
que 80% de nos besoins en nourriture», précise le professeur.
L’étape suivante sera de mieux comprendre le fonctionnement de ces
interactions entre les gènes et ces modes de vie et de trouver des
composés chimiques capables de les reproduire. Certaines substances ont
déjà pu être prouvées avoir un impact sur la durée de vie, comme le
Rapamycin, par exemple. L’administration de cet immunosuppresseur,
utilisé notamment dans le cas de transplantations d’organes, à des
souris a permis de les faire vivre plus longtemps même si elles étaient
déjà âgés.
«Le but de ces recherches n’est pas seulement, à terme, de permettre aux
gens de vivre jusqu’à un âge avancé, mais surtout d’y arriver en bonne
santé», relève Riekelt Houtkooper.
Rappelons que le professeur Auwerx et son équipe ont également fait des
découvertes très significatives touchant au métabolisme des lipides et à
la pathogenèse de dérèglements métaboliques complexes, tels que
l’obésité, le diabète de type 2 (résistance à l’insuline) ou
l’hypertension artérielle.