Mise en évidence d'une molécule clé du processus de décomposition de l'ozone
Par Benje le mardi, août 3 2010, 19:09 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: BE Allemagne numéro 492 (23/07/2010) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /64112.htm
Des chercheurs de l'Institut technologique de
Karlsruhe (KIT) sont parvenus pour la première fois à déterminer, à
partir de mesures de spectres infrarouges, les liaisons de chlore ClOOCl
jouant un rôle prépondérant dans la destruction de la couche d'ozone.
Ces résultats viennent conforter les connaissances actuelles sur les
processus chimiques de l'ozone, et réfutent les hypothèses établies
expérimentalement en laboratoire par des chercheurs américains.
Le trou dans la couche d'ozone au dessus de l'Antarctique, engendré en
particulier par les chlorofluocarbures (CFC) et leurs dérivés, est
devenu à la fois synonyme de problèmes environnementaux globaux et de
leur résolution via des accords internationaux. La recherche scientifique fondamentale dans le domaine de la chimie de l'ozone est à la base de ces traités, tels que le protocole de Montréal de 1987 limitant la production de CFC. Les décisions politiques prises
montrent d'ailleurs leur efficacité, alors qu'un début de régression du
taux de chlore dans l'atmosphère peut d'ores et déjà être constaté.
Les chercheurs de l'Institut de météorologie et de recherche climatique
(IMK) du KIT ont réussi à observer la molécule très instable de péroxyde
de chlore ClOOCl à l'aide de mesures infrarouges de l'atmosphère. Au
cours des hivers polaires, cette molécule peut se décomposer très
rapidement, sous l'action des rayons ultraviolets, en radicaux de
chlore, qui provoquent la désintégration de l'ozone. Le taux de
désintégration du ClOOCl provoqué par les rayons solaires de faible
longueur d'onde définit ainsi le taux de désintégration de l'ozone.
La compréhension des mécanismes dominants lors de la décomposition de
l'ozone dans l'atmosphère avait pourtant été remise en cause par des
scientifiques américains. Ils avaient déduit de leurs mesures en
laboratoire que la décomposition du ClOOCl provoquée par le rayonnement
solaire serait plus faible que celle calculée théoriquement par d'autres
groupes de travail. Ainsi, la décomposition de l'ozone serait plus
lente. Pourtant, les modèles théoriques chimiques établis sous-estiment
largement le taux de décomposition de l'ozone mesuré en laboratoire par
les chercheurs américains. Ils en avaient alors déduit que les modèles
admis jusqu'à présent devaient être faux.
"Les mesures atmosphériques réalisées par le KIT au dessus de la Scandinavie du nord à l'aide du spectromètre infrarouge MIPAS-B porté par un ballon à une altitude de plus de 20 km réfutent clairement les doutes des scientifiques
américains et viennent confirmer les modèles admis aujourd'hui",
souligne Dr. Gerald Wetzel de l'IMK.