Source: BE Allemagne numéro 492 (23/07/2010) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /64112.htm

Des chercheurs de l'Institut technologique de Karlsruhe (KIT) sont parvenus pour la première fois à déterminer, à partir de mesures de spectres infrarouges, les liaisons de chlore ClOOCl jouant un rôle prépondérant dans la destruction de la couche d'ozone. Ces résultats viennent conforter les connaissances actuelles sur les processus chimiques de l'ozone, et réfutent les hypothèses établies expérimentalement en laboratoire par des chercheurs américains.

Le trou dans la couche d'ozone au dessus de l'Antarctique, engendré en particulier par les chlorofluocarbures (CFC) et leurs dérivés, est devenu à la fois synonyme de problèmes environnementaux globaux et de leur résolution via des accords internationaux. La recherche scientifique fondamentale dans le domaine de la chimie de l'ozone est à la base de ces traités, tels que le protocole de Montréal  de 1987 limitant la production de CFC. Les décisions politiques prises montrent d'ailleurs leur efficacité, alors qu'un début de régression du taux de chlore dans l'atmosphère peut d'ores et déjà être constaté.

Les chercheurs de l'Institut de météorologie et de recherche climatique (IMK) du KIT ont réussi à observer la molécule très instable de péroxyde de chlore ClOOCl à l'aide de mesures infrarouges de l'atmosphère. Au cours des hivers polaires, cette molécule peut se décomposer très rapidement, sous l'action des rayons ultraviolets, en radicaux de chlore, qui provoquent la désintégration de l'ozone. Le taux de désintégration du ClOOCl provoqué par les rayons solaires de faible longueur d'onde définit ainsi le taux de désintégration de l'ozone.

La compréhension des mécanismes dominants lors de la décomposition de l'ozone dans l'atmosphère avait pourtant été remise en cause par des scientifiques américains. Ils avaient déduit de leurs mesures en laboratoire que la décomposition du ClOOCl provoquée par le rayonnement solaire serait plus faible que celle calculée théoriquement par d'autres groupes de travail. Ainsi, la décomposition de l'ozone serait plus lente. Pourtant, les modèles théoriques chimiques établis sous-estiment largement le taux de décomposition de l'ozone mesuré en laboratoire par les chercheurs américains. Ils en avaient alors déduit que les modèles admis jusqu'à présent devaient être faux.

"Les mesures atmosphériques réalisées par le KIT au dessus de la Scandinavie du nord à l'aide du spectromètre infrarouge MIPAS-B porté par un ballon à une altitude de plus de 20 km réfutent clairement les doutes des scientifiques américains et viennent confirmer les modèles admis aujourd'hui", souligne Dr. Gerald Wetzel de l'IMK.