Importée par le biais du tourisme médical, "NMD1" ne répond presque pas aux antibiotiques. Elle résisterait à presque tous les antibiotiques. Cette bactérie a été découverte dans des hôpitaux britanniques, révèle ce mercredi 11 août une étude publiée dans la revue The Lancet. Elle aurait été ramenée d'Asie du Sud avec le tourisme médical.

Baptisée "NDM1" du nom de l'enzyme qu'elle produit, la "New Delhi métallo-beta-lactamase", cette bactérie se loge dans le tube digestif de patients au cours d'hospitalisations. Elle a été identifiée pour la première fois en 2009, chez un patient suédois qui avait été hospitalisé en Inde. Elle a désormais été isolée chez 37 patients au Royaume-Uni, dont certains ont voyagé en Inde ou au Pakistan pour y subir une opération de chirurgie esthétique.

Chirurgie esthétique en Inde

"La NDM-1 a un fort potentiel de se transformer en problème de santé publique mondial et une surveillance coordonnée est nécessaire", avertissent les auteurs de l'étude, soulignant que "l'Inde offre de la chirurgie esthétique à d'autres Européens et Américains et il est probable que le NDM-1 se répandra dans le monde".

La NDM-1 résiste à pratiquement tous les types d'antibiotiques, même ceux généralement réservés aux traitement des infections les plus sévères et les plus résistantes.

"Avec ce genre de bactérie, nous avons presque épuisé les antibiotiques. Seuls deux peuvent les combattre et l'un d'entre eux n'est pas très efficace. Il n'y aura pas de nouveaux antibiotiques disponibles d'ici dix ans. Si l'on permet à ces infections de se poursuivre sans traitements appropriés, on verra sans doute une certaine mortalité", souligne l'auteur de l'étude. "Il nous faut absolument un mécanisme de surveillance à l'échelle de la planète et de nouveaux antibiotiques originaux ciblant ce genre de bactéries", ajoute-t-il. Le tourisme médical en Inde pourrait croître de 30% par an durant les cinq prochaines années, met-il encore en garde.