Cocktail d'enzymes de plantes parasites pour la production de biocarburants
Par Benje le samedi, août 21 2010, 20:22 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: BE Norvège numéro 95 (23/07/2010) - Ambassade de France en Norvège / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /64132.htm
Les deux chercheurs, Hanne Risan Johnsen et Kristen Krause de l'institut de biologie arctique et marine à l'Université de Tromsø (UIT) ont reçu le prix de l'énergie "Phase verte" 2010, mis en place par le "FME-tankesmia Grønn Fase" (atelier de
réflexion "phase verte"), sous l'égide du ministère norvégien du pétrole et de l'énergie. Elles ont obtenu ce prix pour leur idée d'utiliser les
enzymes de plantes parasites pour produire des biocarburants de 2ème
génération. Le travail des deux lauréates s'intitule: "Production
d'enzymes pour la dégradation de parois cellulaires végétales à partir
d'une plante parasite, la Cuscute: de nouveaux outils pour la production
de biocarburants".
Kirsten Krause, professeur à l'UIT et Hanne Risan Johnsen, doctorante,
étudient depuis plusieurs années les processus de communication entre
les cellules des plantes hôtes et celles des plantes parasites et leur interaction avec l'environnement. Les deux chercheurs ont utilisé 5 plantes parasites différentes originaires d'Asie et d'Afrique pour étudier l'activité des enzymes. Ces plantes parasites ont été placées sur des pelargoniums.
Lors du processus d'infestation des cellules de la plante hôte par la
plante parasite, cette dernière utilise certaines enzymes particulières
qui "décomposent les parois végétales de la plante hôte avec une grande
efficacité et permettent à la plante parasite d'établir des suçoirs pour
pomper eau et nutriments", indique Krause qui estime que "ces enzymes
pourraient faciliter le processus de décomposition et que des
biocarburants pourraient être produits à partir de mauvaises herbes, à
basse température et avec un procédé moins énergivore".
La description de ces nouvelles enzymes qui, jusqu'à présent, n'étaient
connues que chez les moisissures et les champignons, intéresse fortement
les producteurs de biocarburants. L'amélioration de la productivité des
souches microbiennes sécrétant les enzymes permettant de transformer la
cellulose en sucres est en effet l'un des enjeux majeurs du
développement de la filière éthanol de deuxième génération (biomasse
ligno-cellulosique).
Le président du jury Peter Heyerdahl (université des sciences de la vie à
As) a remis ce prix lors de la conférence ("Renewable Energy Research
Conference 2010"), organisée les 7 et 8 juin dernier à Trondheim par le
Centre norvégien pour les énergies renouvelables. Les autres membres du
jury étaient Sverre Gotass de Statkraft, Bjørg Andresen d'IFE (institut
de recherche sur l'énergie) et Christer Heen Skotland du Centre pour les
énergies renouvelables.