Deux économistes, Thierry Laurent et Ferhat Michoubi, ont calculé que les gays français gagnaient 6,5% de moins que leurs collègues hétéro dans des conditions de travail équivalente dans le privé, révèle Libération. Dans le public, les gays sont payés en moyenne 5,5% de moins que les hétéros. La seule bonne nouvelle, c'est que les lesbiennes ne semblent pas souffrir de discriminations, puisque leur rémunération serait légèrement supérieure (2%) à celle des femmes hétéros.

C'est la première étude de ce genre en France mais les chiffres corroborent les statistiques des autres pays, la France se situant même dans la fourchette basse des pays comme les Etats-Unis qui ont pu mener ce genre d'investigations. Les chercheurs ont étudié douze années d'études (1996-2007) de l'Insee sur l'emploi.

«Après avoir éliminé tous les biais qui auraient pu fausser les résultats, nous arrivons à un écart de rémunérations que l'on dit inexpliqués, explique Thierry Laurent à Libération. Sauf à prouver, par exemple que les gays font plus la fête et sont donc moins productifs au travail, cet écart doit être qualifié de discrimination». Un sondage CSA réalisé en mars 2009 montrait que 28% des salariés du privé et 19% des agents de la fonction publique déclarent ne pas se sentir «très à l’aise» avec le fait qu’un(e) de leur collègue de travail soit homosexuel.

En réalité, les gays touchent 10,5% de moins que leurs collègues hétéro car le fait d'être marié permet de bénéficier d'une rémunération supérieure de 4%. Or seuls les couples hétéros peuvent se marier en France.

Contrairement aux Etats-Unis où les enquêtes de ce type peuvent identifier clairement les personnes en fonction de leur orientation sexuelle, les chercheurs français ont dû ruser pour essayer d'identifier les statistiques de l'Insee les personnes homosexuelles. Ils ont pris comme point de départ les personnes délcarant entretenir «des relations d'amitié». Cela peut être des couples homosexuels... mais aussi des étudiants vivant en colocation ou des adultes qui vivent ensemble pour des raisons économiques. Ont donc été exclus de l'enquête «les étudiants, agriculteurs, apprentis et retraités», rapporte Libération.