Plus on est vieux, plus on est heureux, rapporte le Washington Post. Une étude publiée dans les Procceedings of the National Academy of Science révèle ainsi cette année la courbe en U que suivait le lien entre bonheur et âge: on est le plus heureux quand on est jeune, puis quand on atteint 70 ou 80 ans, et le moins heureux vers la quarantaine. Une analyse qui vient confirmer celle faite par l'université de Chicago en 2007, qui voyait le taux de bonheur –défini comme «le degré positif par lequel une personne évalue la qualité d'ensemble de sa vie présente»– augmenter à partir de 65 ans chez les hommes comme les femmes.

Une psychologiste sociale de Stanford appelle ça «le paradoxe du bien-être»: à partir de 65 ans, les adultes doivent faire face à des défis physiques et mentaux, mais l'âge leur apporte en même temps une abondance de connaissances sociales et émotionnelles que les scientifiques définissent comme la sagesse.

Car les seniors ne sont pas seulement plus heureux, ils sont aussi plus «sages». Considérant la sagesse comme «la capacité de naviguer à travers les défis importants de la vie sociale», les chercheurs de l'université du Michigan ont récemment présenté un conflit géopolitique fictif à des participants de trois groupes d'âge. Ceux-ci ont ensuite dit ce qu'ils pensaient qu'il se passerait et pourquoi. L'équipe de scientifiques a classé ces réponses dans des catégories de «pensée relative à la sagesse» comme rechercher le compromis, admettre une incertitude, et se comprendre soi-même. Le groupe le plus âgé a obtenu le plus «haut score de sagesse» dans chaque catégorie.

Mais les scientifiques ne s'accordent pas sur les raisons de ce développement: le cerveau n'a pas une partie dédiée à la sagesse, même si un cerveau qui vieillit devient meilleur pour reconnaître des motifs, c'est-à-dire plus apte à déceler des informations similaires mais non identiques et à en extraire les ressemblances, ce qui donnerait un avantage à ses fonctions cognitives. Il se pourrait aussi que la sagesse vienne de facteurs émotionnels ou sociaux, comme une capacité à mieux réguler ses émotions par exemple.

Début 2010, une étude avait expliqué que les gens heureux vivaient plus longtemps parce qu'ils étaient moins à même de souffrir de problèmes cardiaques. La boucle est bouclée!