Si son nom semble antinomique, l'eau sèche existe bien. A l'occasion du 240e colloque national de l'American Chemical Society, des scientifiques britanniques ont présenté leurs dernières recherches sur cette substance qui pourrait notamment être utilisée pour lutter contre le réchauffement climatique.

Constituée de 95% d'eau, l'eau sèche se présente sous une forme poudreuse. Elle est composée d'une goutte d'eau enrobée de silice, et se présente comme un véritable piège à dioxyde de carbone (CO2). Ben Carter et son équipe de l'université de Liverpool ont en effet découvert que cette substance absorbe trois fois plus de CO2 que l'eau ordinaire. D'autres gaz polluants générés par l'industrie pourraient eux-aussi être piégés par des puits constitués d'eau sèche.

L'eau sèche peut par ailleurs absorber de grandes quantités de méthane et donc servir à stocker du gaz naturel. Alors que le méthane est généralement transporté après un refroidissement à -113°C ou sous une pression d'environ 500 bars, il se combine à l'eau sèche à seulement -70°C.

Substance très prometteuse, l'eau sèche présente également l'avantage de pouvoir être utilisée comme catalyseur pour accélérer la réaction entre l'hydrogène et l'acide maléique. Cette réaction produit l'acide succinique, qui est une substance de base pour de nombreuses réactions chimiques et entre notamment dans la fabrication de médicaments, d'ingrédients alimentaires et de produits de grande consommation.

Autant de qualités qui devraient conduire les chercheurs à améliorer le procédé de fabrication de l'eau sèche, pour pouvoir la produire en grande quantité.