Source: Science, AAAS & EurekAlert

La comparaison du génome de deux espèces de fourmis a permis à des scientifiques de mieux comprendre comment le sort de reine ou d'ouvrière était déterminé. Les fourmis des différentes castes peuvent avoir la même séquence génétique mais devenir des individus radicalement différents en raison de changements "épigénétiques" capables d'influencer l'expression de leurs gènes.

Chez les colonies de Camponotus floridanus, seule la reine pond des œufs fertilisés aussi quand elle meurt la colonie disparaît avec elle. Les autres fourmis de cette espèce ne sont pas des ouvrières de rang plus ou moins élevé qui présentent des différences physiologiques et comportementales. En revanche, chez les colonies d'Harpegnathos saltator, les différences physiques entre la reine et les ouvrières sont moins prononcées et quand la reine meurt une ouvrière peut prendre sa place.

Roberto Bonasio, de la New York University School of Medicine, et son équipe internationale ont maintenant séquencé le génome de ces deux espèces. Ils ont alors pu comparer l'expression de leurs gènes et identifier des différences probablement liées à des modifications épigénétiques telles que la signalisation par l'ARN et la méthylation. Les auteurs précisent qu'en plus de fournir des indices sur les différences moléculaires entre castes chez ces deux espèces, leur travail pourrait permettre d'établir un nouveau modèle expérimental pour étudier l'épigénétique du vieillissement et du comportement.