Des bactéries des eaux profondes ont un fort potentiel de digestion du pétrole
Par Benje le jeudi, septembre 2 2010, 09:06 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Science, AAAS & EurekAlert
Un panache profond de pétrole libéré par le puits Deepwater Horizon contient un taux plus élevé que la normale de bactéries
qui digèrent les hydrocarbures selon une étude. Ces micro-organismes
dégradent le pétrole à un rythme qui pourrait en faire des acteurs
majeurs (?) pour éliminer la marée noire qui s'est répandue dans les profondeurs du Golfe du Mexique.
En se basant sur des échantillons d'eau prélevés du 25 mai au 2 juin 2010 à partir de bateaux près de la tête du puits Deepwater Horizon, Terry Hazen, du Lawrence Berkeley National Laboratory
à Berkeley en Californie, et ses collègues ont repéré un panache
d'hydrocarbures à environ 1100 mètres de profondeur, probablement le
même que celui qui a été étudié par d'autres chercheurs.
L'eau prélevée était enrichie de plusieurs variétés de protéobactéries
gamma. Pratiquement toutes ces variétés dégradent les hydrocarbures ou
sont stimulées par leur présence dans les milieux froids. La séquence
des gènes présents dans ces échantillons a révélé que ces microbes
appartenaient d'abord à l'ordre des Oceanospirillales.
Les chercheurs ont aussi détecté des acides gras et des gènes marquant la biodégradation du pétrole. Contrairement à nombre
d'autres bactéries digérant le pétrole, ces protéobactéries gamma du
froid n'utilisent pas l'oxygène de la colonne d'eau, ce qui fait que les
méthodes classiques d'estimation de biodégradation fondées sur le taux
d'oxygène ont pu les négliger. En étudiant différentes sources de données,
dont celles fournies par BP, les auteurs ont estimé avec l'éloignement
de la tête de puits le taux de dégradation du pétrole dans le panache en
se basant sur le changement de composition en pétrole des échantillons.
Avec une température supposée de 5°C, ce taux de dégradation était bien supérieur à la demi-vie des hydrocarbures, ce qui suggère une intervention des bactéries.