États-Unis - Alors que la dengue continue de gagner du terrain aux Antilles, des chercheurs ont découvert que les moustiques étaient dotés de deux types d'odorat leur permettant de repérer leurs proies, dont nous faisons malheureusement partie.

Vecteur de la dengue ou du paludisme, le moustique est doté de différents types de capteurs olfactifs. C'est ce que révèlent dans un article à paraître dans la revue en ligne PLoS Biology des chercheurs de l'Université Vanderbilt, aux États-Unis.

Les moustiques choisissent leurs proies en fonction des odeurs qu'elles émettent, c'est pourquoi leurs capacités olfactives intéressent tant les chercheurs. Savoir ce qui les attire ou à l'inverse les répugne est primordial pour apprendre à les éloigner, et donc à protéger l'Homme des maladies que ces diptères transmettent.

D'importantes recherches sont en cours depuis une dizaine d'années sur l'olfaction des insectes. Elles ont notamment mis au jour une famille très diversifiée de récepteurs olfactifs localisés sur les antennes du moustique. A ce jour, quelque 75 récepteurs différents ont été identifiés. Ils sont reliés à des nerfs sensoriels qui réagissent quand une molécule s'y fixe. Parmi les nombreux tests réalisés, certains ont permis de confirmer que le DEET, le répulsif le plus commercialisé, agit bien en activant l'un de ces récepteurs.

Cette découverte n'explique toutefois pas comment les moustiques identifient les odeurs caractéristiques des humains comme l'ammoniac, l'acide lactique ou l'aminobutane. Si leur système nerveux est activé par ces odeurs, aucun des récepteurs ne semble en effet être à l'origine de cette reconnaissance des molécules. Ce qui tend à prouver que les moustiques sont dotés d'une deuxième série de capteurs olfactifs.

L'étude montre que l'insecte possède une seconde famille de récepteurs moléculaires indépendants. Baptisés récepteurs ionotropiques, ils ont récemment été identifiés chez la mouche drosophile. Des expériences ont en effet permis de confirmer qu'ils sont bien sensibles à l’aminobutane. Si cela n'a pas encore été prouvé, les chercheurs pensent que les autres composés humains sont probablement eux aussi reconnus par ces récepteurs. 

"Il y a de bonnes chances que ce nouvel ensemble de récepteurs soit spécialement optimisé pour détecter un certain nombre de molécules odorantes émis par les humains" explique R. Pitts Jason, étudiant et coauteur de l’étude. "Si tel est le cas, alors il est fort probable qu'il jouera un rôle crucial dans les tentatives de développer des leurres ou des répulsifs pour contrôler la propagation du paludisme" souligne-t-il.