Emballement climatique de la planète assuré avec les énergies fossiles
Par Benje le mardi, septembre 14 2010, 14:17 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Science, AAAS & EurekAlert
Que deviendraient la teneur en gaz carbonique de l'atmosphère et la température moyenne globale si aucune nouvelle source de dioxyde de carbone comme des centrales thermiques ou des automobiles n'était construite ?
Selon des chercheurs, les infrastructures existantes pour l'énergie
émettraient encore approximativement 496 gigatonnes de dioxyde de
carbone ces 50 prochaines années. Ceci permettrait une stabilisation du
gaz carbonique atmosphérique sous les 430 parties pour million (ppm) et
n'induirait qu'une augmentation de 1,3 degré Celsius de la température
globale au-dessus des niveaux pré-industriels. Ces valeurs suffiraient
probablement à éviter de nombreux effets du réchauffement climatique
prévus par nombre
d'experts si la température globale grimpe de plus de 2 degrés Celsisus
et que les concentrations de gaz carbonique atmosphérique dépassent les
430 ppm. Steven Davis et ses collègues indiquent toutefois que leurs
résultats illustrent la difficulté qu'auront les gouvernements dans le monde
à maintenir l'augmentation de la température sous le seuil des deux
degrés, l'affranchissement des technologies émettrices de carbone
pouvant prendre plusieurs décennies.
Les chercheurs ont compilé les données des rejets des centrales
thermiques, des véhicules, des industries, des habitations, du commerce
et des transports pour estimer leur effet sur l'atmosphère. Ils n'ont cependant pas pris en compte les usines produisant les moteurs à explosion, les réseaux d'autoroutes et leurs stations d'essence, les raffineries de pétrole et d'autres infrastructures qui incitent à utiliser des technologies émettrices de gaz carbonique. À la lumière de leurs résultats, S.J. Davis, de la Carnegie Institution of Washington
à Stanford en Californie, et ses collègues préviennent que les sources
des émissions les plus menaçantes n'ont probablement pas encore été
construites. Ils prédisent qu'une puissance
de 30 terrawatts provenant de sources neutres pour le rejet de gaz
carbonique sera nécessaire avant 2050 pour espérer maintenir une
croissance économique et éviter le seuil des deux degrés qui pourraient
déclencher des changements climatiques majeurs. Dans un article de Science associé, Martin Hoffert, de l'Université de New York, explique plus en détail les implications de cette étude.