Votre corps se recyclant lui-même, capturé sur pellicule
Par Benje le vendredi, septembre 17 2010, 17:05 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Université McGill (Allison Flynn, William Raillant-Clark, Service des relations avec les médias - Tél.: 514-398-2189)
Une découverte montre comment les cellules déterminent ce qu’elles doivent recycler, dévoilant ainsi le secret d’une maladie débilitante. Notre corps recycle les protéines, les composantes corporelles qui permettent la croissance et la progression cellulaires. Les protéines sont constituées d’une chaîne d’aminoacides et, depuis les années 1980, les scientifiques savent que le premier maillon de cette chaîne détermine la durée de vie d’une protéine. Des chercheurs ont enfin découvert comment la cellule identifie ce premier aminoacide, et ils en ont capté le processus à la caméra.
"Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les
cellules recyclent les protéines, notamment le jeûne, qui entraîne une
perte musculaire, une croissance et un remodelage pendant le
développement, et un remplacement normal, au fur et à mesure que les
nouvelles protéines remplacent les anciennes", a expliqué le chercheur
principal, le professeur Kalle Gehring, du Département de biochimie de
l’Université McGill de Montréal. "Les cellules déterminent quelles protéines doivent subir une dégradation, entre autres, grâce à la présence d’un signal connu sous le nom de N-degron et
se situant au codon d’initiation de la protéine. Grâce à une
cristallographie aux rayons X, nous avons découvert que la boîte de
dégradation de la protéine ubiquitine-ligase E3, une composante du
système de recyclage
des cellules, reconnaît le N-degron." Cette puissante technique rend
possible la détection de l’endroit exact où se trouvent les atomes, et a
permis à l’équipe de capturer une image de la boîte de la protéine
ubiquitine-ligase E3, fournissant des renseignements sur cette partie
essentielle, bien qu’incroyablement minuscule, des mécanismes chimiques
du corps.
En plus de représenter une avancée de premier plan dans notre
compréhension du cycle de vie des protéines, la recherche a
d’importantes répercussions en ce qui a trait au traitement du syndrome
de Johanson-Blizzard, une maladie rare qui entraîne des malformations et
un retard mental. Ce syndrome est causé par une mutation qui se produit
dans la boîte de dégradation de la protéine ubiquitine-ligase E3, et
qui lui fait perdre un atome
de zinc essentiel. Une meilleure compréhension de la structure de la
boîte de dégradation de la protéine ubiquitine-ligase E3 pourrait aider
les chercheurs à mettre au point des traitements relatifs à ce syndrome.
Financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, la recherche a été publiée dans Nature Structural & Molecular Biology.