L’expérience ALPHA au CERN vient de réaliser une avancée importante dans le développement de techniques pour comprendre l’une des énigmes de l’Univers, à savoir, ce qui différencie la matière de l’antimatière. Dans un article publié cette semaine dans la revue Nature, la collaboration annonce qu’elle a réussi à produire et à capturer des atomes d’antihydrogène. Cette avancée va ouvrir la voie à de nouvelles méthodes pour réaliser des mesures précises sur l’anti-hydrogène, et ainsi permettre aux scientifiques de comparer la matière et l’antimatière.

L’antimatière – ou plutôt l’absence d’antimatière – reste l'un des plus grands mystères de la science. La matière et l’antimatière sont identiques, mais ont une charge opposée. Elles s’annihilent au contact l’une de l’autre. Lors du big-bang, matière et antimatière devraient avoir été produites en quantité égale. Or, nous savons que notre monde est constitué uniquement de matière: l’antimatière semble avoir disparu. Pour découvrir ce qu’il est advenu de l’antimatière, les scientifiques utilisent diverses méthodes qui ont pour but de déterminer si une infime différence entre les propriétés de la matière et celles de l’antimatière pourrait apporter un début d’explication.

L’une de ces méthodes consiste à prendre l’un des systèmes les mieux connus de la physique, l’atome d’hydrogène, constitué d’un proton et d’un électron, et de vérifier si son homologue dans l’antimatière, l’antihydrogène, constitué d’un antiproton et d’un positon, se comporte de la même manière. Le CERN, avec son installation pour antiprotons de basse énergie, est le seul laboratoire au monde où de telles recherches puissent être menées.