Source: BE Italie numéro 87 (7/12/2010) - Ambassade de France en Italie / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /65266.htm

Une recherche italienne a abouti à la mise au point d'un vaccin thérapeutique et non préventif en mesure de retrouver l'équilibre du système immunitaire des patients atteints du SIDA. Ce vaccin agit sur une protéine du virus, appelée Tat. La phase deux de l'expérimentation a commencé en 2008 et les premiers résultats, à peine publiés sur PloS One, montrent que ce traitement semble être efficace pour améliorer le cadre immunologique des patients. Barbara Ensoli du Centro Nazionale AIDS de l'Institut Supérieur de Santé coordonne le groupe qui expérimente le médicament.

Aujourd'hui, la thérapie antirétrovirale (Haart) réduit et contrôle la charge virale dans le sang, ralentissant ainsi l'évolution de la maladie, c'est-à-dire, le passage d'une situation de séropositivité au SIDA avéré. Cependant, le système immunitaire des patients traités reste toujours en alerte, ce qui cause une situation dite d'"immunoactivation". Il s'agit d'une sorte d'alarme continue du système immunitaire et qui augmente le risque de développer une série de graves pathologies hépatiques, cardiovasculaires et rénales.

Le nouveau traitement a été expérimenté jusqu'à présent sur 114 patients, 27 en phase I et 87 en phase II, d'âge compris entre 18 et 58 ans, tous sous thérapie antirétrovirale, et répartis sur 11 centres cliniques d'Italie. Chaque patient a reçu un cycle de 3-5 administrations en l'espace d'un mois. Selon les premiers résultats, obtenus après 48 semaines, la vaccination thérapeutique est bien tolérée par les patients et continue à avoir des effets: une réduction de l'immunoactivation et une augmentation des cellules T CD4+ et des lymphocytes B (responsables de la défense de l'organisme). De cette façon, le vaccin contribue à re-stabiliser l'équilibre du système immunitaire, complétant ainsi l'action de la Haart.

Les chercheurs voudraient augmenter le nombre de patients impliqués dans cette phase de l'expérimentation, pour atteindre les 160 patients. Pour ce faire, il faudrait cependant 21 millions d'euros, c'est-à-dire plus ou moins la somme dépensée jusqu'à présent et mise à disposition par l'ISS et le ministère de la Santé.