Une équipe de chercheurs internationale a découvert que le ver C. elegans, un organisme modèle en biologie moléculaire, peut être contaminé par des virus. Une découverte importante, qui devrait permettre aux scientifiques d'étudier la manière dont les virus et leurs hôtes interagissent.

Cette étude publiée dans la revue PLoS Biology, et rapporté par Science et Avenir, montre que le nématode Caenorhabditis elegans peut être affecté par des infections virales.  Marie-Anne Félix, chercheuse à l'Institut Monod, est à l'origine de cette découverte. Elle a en effet observé certains échantillons de vers prélevés dans des vergers, et remarqué qu'ils semblaient malades et ne répondaient pas au traitement antibiotique qu'elle leur a administré. Des expériences ont alors permis de déterminer la nature virale de l'infection, et deux virus ont été identifiés : des nodavirus, qui s'ils sont pathogènes chez les insectes et les poissons, ne le sont pas pour l'Homme.

Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles recherches sur les interactions entres les agents infectieux et leurs hôtes. Comme le souligne David Wang, scientifique ayant participé à l'étude, "nous pouvons facilement désactiver l'un des gènes de C. elegans et regarder si cela empire, améliore ou n'a pas d'effet sur l'infection". Si une telle manipulation engendre une modification de la réponse du ver au virus, les chercheurs pourront alors tenter de déceler des gènes similaires chez les humains et autres mammifères.