Source : Institut Pasteur/INSERM, 22 mars 2011 – The Journal of Clinical Investigation, 23 mars 2011

Les scientifiques croyaient tout savoir des mécanismes liés au choc anaphylactique. Patatras ! Des chercheurs français auraient identifié de nouveaux acteurs, jusque-là insoupçonnés, responsables de cette réaction allergique hyper-aiguë. Ils restent toutefois prudents, puisque leur expérimentation s'est limitée à la... souris.

« Jusqu'à présent, nous pensions que l'anaphylaxie était due à l'activation de cellules très rares (les mastocytes et les basophiles) par des anticorps très peu abondants, les immunoglobulines E ou IgE », expliquent Pierre Bruhns et Marc Daëron (Institut Pasteur INSERM U.760).

En fait, ils sont parvenus à reproduire une anaphylaxie médicamenteuse chez des souris, « telle qu'elle est observée chez l'homme ». Au final, ils ont mis en évidence la contribution majeure d'autres anticorps - bien plus nombreux que les IgE - les IgG. Certains globules blancs, les polynucléaires neutrophiles, jouent également un rôle dans le processus. Comme le soulignent les chercheurs, « l'activation des neutrophiles par les IgG est à la fois nécessaire et suffisante pour induire une anaphylaxie ».

Ils précisent enfin que « ces résultats pourraient avoir des conséquences très importantes sur la prise en charge de cette urgence médicale grave et potentiellement mortelle ». A condition bien sûr que les études cliniques à venir, chez l'Homme confirment ces observations.