Des filtres réduisant la "confusion cérébrale" repérés
Par Benje le vendredi, avril 22 2011, 18:03 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Université McGill
Jusqu'à maintenant, l'on supposait que les personnes
souffrant de maladies telles le THADA, le syndrome de Gilles de La
Tourette, le trouble obsessivo-compulsif et la schizophrénie - toutes
comportant des symptômes de "confusion cérébrale" - présentaient une
anomalie du cortex préfrontal.
La présence de dommages à cette région cérébrale est souvent associée à
l'impossibilité de se concentrer sur ce qui est pertinent, à une perte
d'inhibition, à de l'impulsivité et à diverses formes de comportements
inappropriés. Il avait été difficile jusqu'à présent de trouver les
raisons exactes expliquant l'importance capitale du cortex préfrontal
relativement à ces aspects du comportement, entravant ainsi le
développement d'outils destinés au diagnostic et au traitement de
personnes atteintes de ces maladies.
Mais de nouvelles recherches menées par Julio Martinez-Trujillo,
professeur au Département de physiologie de l'Université McGill et
titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neuroscience visuelle,
pourraient offrir de l'espoir à ces patients. Le professeur
Martinez-Trujillo est d'avis que la clé de la "confusion cérébrale" et
de l'impulsivité chez les personnes dont le cortex pré-frontal présente
une anomalie a trait à la dysfonction d'une cellule cérébrale
spécifique. De concert avec les membres de son équipe, le professeur
Martinez-Trujilo a repéré, chez le primate, des neurones situés dans la
sous-région dorso-latérale du cortex pré-frontal qui filtrent de manière
sélective l'information visuelle importante et celle qui ne l'est pas.
La clé du fonctionnement normal de ces "neurones-filtres" réside dans
leur capacité, en présence de confusion visuelle, à fortement inhiber -
et ce, de manière sélective - l'information non pertinente, de sorte que
le reste du cerveau puisse accéder aux données importantes.
"Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le cerveau ne dispose que
d'une capacité limitée lorsqu'il s'agit de traiter l'information. De
l'ensemble de l'information visuelle qu'il reçoit, le cerveau ne peut
qu'en traiter environ un pour cent. Par conséquent, les neurones
responsables de la perception des objets et de la programmation des
actions se livrent une concurrence ininterrompue lorsqu'il s'agit
d'accéder à l'information pertinente", a précisé le professeur
Martinez-Trujilo.