Auteur de l'article: Pierre-Alain RUBBO

Des chercheurs de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health ont identifié une bactérie présente chez le moustique capable de stopper le développement de Plasmodium falciparum, le parasite responsable du paludisme chez l'homme. Cette bactérie qui tue le parasite en produisant des radicaux libres, fait même partie de la flore intestinale naturelle du moustique. Les résultats de ce travail sont publiés dans l'édition datée du 13 mai 2011 du journal Science.

Comme les humains, les moustiques possèdent un grand nombre de bactéries composant leur flore intestinale. Les scientifiques ont retrouvé cette bactérie chez environ 25% des moustiques observés au sud de la Zambie appartenant au genre des Anopheles. Les tests réalisés sur cette souche bactérienne indiquent que celle-ci est capable d'inhiber la croissance du parasite Plasmodium falciparum jusqu'à 99% que ce soit dans l'intestin du moustique mais également in vitro. Et plus le nombre de bactéries est important et plus cette effet est grand.

Cette entérobactérie pourrait donc être la cause des différences de résistance à l'infection par Plasmodium falciparum observées parfois dans la même espèce et dans la même souche de moustique. Ces nouveaux résultats pourront également contribuer au développement de nouvelles stratégies pour limiter l'épidémie de paludisme qui affecte plus de 225 millions d'individus dans le monde. Chaque année, cette maladie tue près de 800000 personnes dont la plupart sont des enfants vivant dans des régions pauvres, telles que l'Afrique.

Référence: C. M. Cirimotich, Y. Dong, A. M. Clayton, S. L. Sandiford, J. A. Souza-Neto, M. Mulenga, G. Dimopoulos. Natural microbe-mediated refractoriness to Plasmodium infection in Anopheles gambiae. Science, 2011; 332 (6031):855-8.