Une bactérie contribuerait à la maladie de Parkinson
Par Benje le mercredi, juin 8 2011, 00:11 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Auteur de l'article : Pierre-Alain RUBBO
La maladie de Parkinson est une maladie neurologique chronique affectant le système nerveux central et débutant habituellement chez des individus ayant plus de 45 ans. Des résultats présentés au 111ème congrès de l'American Society for Microbiology suggèrent qu'une bactérie de l'estomac impliquée dans les ulcères, Helicobacter Pylori,
jouerait également un rôle dans le développement de la maladie de
Parkinson. C'est en tout cas les conclusions d'une étude récente
réalisée sur un modèle expérimental de souris.
Depuis les années 60, les médecins ont observé une corrélation entre les
ulcères de l'estomac et la maladie de Parkinson. Plus récemment, les
chercheurs ont montré que la bactérie était plus fréquemment retrouvée
chez les patients souffrant de la maladie de Parkinson et que ceux qui
étaient traités contre l'infection par Helicobacter pylori avaient une légère amélioration de leur état de santé au contraire de ceux ne recevant pas de traitement anti-bactérien.
Dans cette étude les scientifiques ont infecté des souris jeunes et âgées avec différentes souches d'Helicobacter pylori
puis ils ont suivi l'activité locomotrice de ces souris et le taux de
dopamine dans leur cerveau. Les résultats montrent que l'infection par
une des souches bactériennes entraine une réduction significative du
taux de dopamine et de l'activité locomotrice des souris dès 3 à 5 mois,
des symptômes habituellement retrouvés chez les individus souffrant de
la maladie de Parkinson. De plus, cette diminution est encore plus
marquée chez les souris âgées suggérant que le vieillissement augmente
la susceptibilité de la maladie de Parkinson chez les souris comme chez
les humains.
Enfin, dans le but de déterminer si des substances bactériennes peuvent
contribuer au développement de la maladie de Parkinson, les
scientifiques ont donné de la nourriture aux souris âgées dans laquelle
ils ont introduit des extraits d'Helicobacter pylori. Ces souris
ne s'infectent pas mais développent les mêmes symptômes de la maladie de
Parkinson que les souris infectées par la bactérie. Ces données suggèrent que certains produits
bactériens pourraient contribuer au développement de la maladie de
Parkinson. En particulier, des travaux chez certaines populations ayant
un fort risque de développer une maladie proche de celle de Parkinson
avaient déjà montrés qu'un composé ressemblant au cholestérol, et
produit par la bactérie Helicobacter pylori, était neurotoxique et pouvait donc jouer un rôle dans cette maladie.