Hormones sexuelles et tolérance aux greffes
Par Benje le jeudi, juillet 7 2011, 09:42 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Science Translational Medicine & AAAS
Se débarrasser des hormones sexuelles pour améliorer la tolérance aux greffes.
Des médicaments qui suppriment la production des hormones sexuelles
pourraient aider à induire une tolérance aux greffons chez les personnes
âgées selon une nouvelle étude faite chez la souris. Ce résultat évoque
une nouvelle thérapie fondée sur les hormones pour améliorer le succès
des transplantations.
Les hormones sexuelles sont souvent mises en cause dans le comportement
imprévisible des adolescents mais les différences hormonales ont un rôle
moins connu dans les changements qu'elles induisent chez les adultes
âgés. Par exemple, leur système immunitaire répond souvent faiblement à
une transplantation d'organe, ce qui facilite les infections et gène la
mise en place de la tolérance. Les chercheurs estiment que cette
faiblesse pourrait provenir en partie de la régression du thymus, le
principal producteur de lymphocytes T. Cette réduction débute souvent à
la puberté, lorsque les taux d'hormones sexuelles commencent à changer
rapidement.
Gaoping Zhao et ses collègues montrent maintenant que la modification de
ces niveaux par une castration chirurgicale des souris âgées peut
empêcher l'atrophie du thymus et augmenter la tolérance au greffon. Plus
spécifiquement, l'équipe a trouvé que chez ces souris en train de
développer une tolérance à un cœur greffé, la castration a permis une
greffe à long terme et le rétablissement des cellules thymiques.
Ensuite, elle a confirmé ces résultats avec un procédé moins brutal de
manipulation chimique des hormones sexuelles par un produit de
chimiothérapie appelé leuprolide.
Ce médicament agit en bloquant temporairement le fonctionnement des
gonades chez l'homme et est utilisé dans le traitement du cancer de la
prostate. Les chercheurs ont constaté que son injection provoquait chez
la souris des effets qui facilitaient aussi l'induction de la tolérance
au greffon. Bien qu'il soit difficile de comparer l'âge pour des souris
et des hommes, ces résultats suggèrent qu'une modification hormonale
pourrait améliorer le succès des greffes chez les hommes d'un certain
âge.