Source: Science Translational Medicine & AAAS

Se débarrasser des hormones sexuelles pour améliorer la tolérance aux greffes.

Des médicaments qui suppriment la production des hormones sexuelles pourraient aider à induire une tolérance aux greffons chez les personnes âgées selon une nouvelle étude faite chez la souris. Ce résultat évoque une nouvelle thérapie fondée sur les hormones pour améliorer le succès des transplantations.

Les hormones sexuelles sont souvent mises en cause dans le comportement imprévisible des adolescents mais les différences hormonales ont un rôle moins connu dans les changements qu'elles induisent chez les adultes âgés. Par exemple, leur système immunitaire répond souvent faiblement à une transplantation d'organe, ce qui facilite les infections et gène la mise en place de la tolérance. Les chercheurs estiment que cette faiblesse pourrait provenir en partie de la régression du thymus, le principal producteur de lymphocytes T. Cette réduction débute souvent à la puberté, lorsque les taux d'hormones sexuelles commencent à changer rapidement.

Gaoping Zhao et ses collègues montrent maintenant que la modification de ces niveaux par une castration chirurgicale des souris âgées peut empêcher l'atrophie du thymus et augmenter la tolérance au greffon. Plus spécifiquement, l'équipe a trouvé que chez ces souris en train de développer une tolérance à un cœur greffé, la castration a permis une greffe à long terme et le rétablissement des cellules thymiques. Ensuite, elle a confirmé ces résultats avec un procédé moins brutal de manipulation chimique des hormones sexuelles par un produit de chimiothérapie appelé leuprolide.

Ce médicament agit en bloquant temporairement le fonctionnement des gonades chez l'homme et est utilisé dans le traitement du cancer de la prostate. Les chercheurs ont constaté que son injection provoquait chez la souris des effets qui facilitaient aussi l'induction de la tolérance au greffon. Bien qu'il soit difficile de comparer l'âge pour des souris et des hommes, ces résultats suggèrent qu'une modification hormonale pourrait améliorer le succès des greffes chez les hommes d'un certain âge.