Les oméga-3 améliorent les performances cognitives
Par Benje le lundi, juillet 11 2011, 01:13 - Lien permanent
Source: CNRS-INEE
Les acides gras oméga-3 sont des composants majeurs du cerveau. Ils ne sont pas fabriqués par notre organisme et nous devons les trouver dans notre alimentation (huile de colza, de noix ou de lin, poissons et crustacés). Malgré les recommandations nutritionnelles, les populations des pays occidentaux n'en consomment pas assez. Une expérience à laquelle ont participé des chercheurs de l'équipe Mécanismes adaptatifs et évolution (CNRS/MNHN) montre qu'une supplémentation alimentaire en oméga-3 améliore les performances cognitives chez un petit primate, le microcèbe. Une étude qui vient d'être publiée dans la revue PLoS ONE.
En plus de leur rôle cardio-protecteur, les oméga-3 pourraient avoir un
effet bénéfique sur les processus de vieillissement. Des travaux
conduits chez le rongeur ont démontré qu'une supplémentation alimentaire
en oméga-3 s'accompagnait d'une amélioration significative des
paramètres cognitifs. Cependant, ces recherches ont donné des résultats
actuellement peu transposables à l'homme. Les auteurs de l'étude ont
donc travaillé sur le microcèbe, un petit primate malgache, élevé au
sein de l'UMR 7179, qui partage de nombreuses similitudes physiologiques
avec l'humain, notamment au cours du vieillissement pour lequel il
représente un très bon modèle expérimental.
Ils ont soumis pendant cinq mois un groupe de microcèbes à une
supplémentation alimentaire en oméga-3. Ce régime a apporté aux animaux
l'équivalent du niveau de consommation des populations côtières en
France, qui correspond au niveau optimal que devrait ingérer un adulte
et pour lequel des études épidémiologiques ont démontré un rôle
protecteur contre l'apparition de la maladie d'Alzheimer. A l'aide d'un
labyrinthe circulaire, la mémoire
spatiale des microcèbes recevant ou non la supplémentation alimentaire
en oméga-3 a été évaluée. Les lémuriens recevant les oméga-3 ont trouvé
deux fois plus souvent la bonne sortie que ceux du groupe contrôle.
Les chercheurs ont aussi noté une augmentation de l'exploration de la
part de ces animaux, un comportement probablement dû à une diminution de
l'anxiété.
De telles observations n'avaient jamais été réalisées chez un primate
non-humain et confirment qu'il existe une relation étroite entre
nutrition et fonctionnement cérébral. Ce résultat constitue donc une
étape très encourageante en vue d'une application future à l'homme, dans
le contexte du
vieillissement, au cours duquel les fonctions cognitives, et notamment
la mémoire, sont altérées. La supplémentation nutritionnelle en oméga-3
pourrait constituer une stratégie de choix dans la lutte contre le déclin cognitif, contre lequel les interventions pharmacologiques sont peu efficaces.