Un marqueur moléculaire commun à plusieurs cancers
Par Benje le lundi, juillet 11 2011, 00:48 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: BE Japon numéro 576 (17/06/2011) - Ambassade de France au Japon / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /67052.htm
Les équipes de recherche des docteurs TAKAHASHI et TANI de
l'hôpital universitaire de Kyushu à Fukuoka ont récemment découvert un
nouveau marqueur moléculaire présent dans la plupart des néoplasmes et
qui présente la caractéristique d'accélérer leur formation.
Bien que la compréhension générale des mécanismes moléculaires de
formation des cancers se soit considérablement améliorée, il n'existe
pas encore d'outil efficace permettant de prévenir et de détecter les
différents types cancers dans les premières phases de leur
développement. Il existe des techniques permettant de détecter une
expression anormale de gènes sensibles mais l'identification de
biomarqueurs communs à tous les cancers reste encore une priorité pour
les chercheurs.
Un biomarqueur est un paramètre biologique constituant un indicateur de
processus normaux ou pathologiques chez un patient. Suscitant un intérêt
croissant des établissements hospitaliers dans la détection de certains
cancers, les biomarqueurs peuvent également renseigner sur les
réactions de l'organisme face à certains traitements. De nombreuses
compagnies pharmaceutiques ont également recours à la détection de
biomarqueurs dans leur processus de développement de médicaments.
Dans une démarche d'identification des molécules communes aux différents
types de cancer, les docteurs TAKAHASHI et TANI ont étudié les
protéines surexprimées reflétant des modifications anormales des voies
de signalisation cellulaire dans la majorité des cellules cancéreuses et
entraînant le phénotype néoplasique. Parmi les 11 protéines communes
aux différents types de cancer et reconnues comme ayant un effet sur le
déclenchement des mécanismes de cancérisation cellulaire, les
scientifiques ont identifié une protéine nommée FEAT retrouvée en grande
quantité dans les cellules tumorales. Des souris génétiquement
modifiées et surexprimant le gène FEAT, régulant notamment le
déclenchement de l'apoptose, ont été créées et l'effet de la protéine a
pu être observé. Des cancers des poumons et des lymphomes se sont alors
été développés chez respectivement 35% et 48% des souris. Ces résultats
indiquent donc que la protéine est impliquée dans la carcinogenèse des
cellules.
Enfin, une analyse génétique a permis d'identifier l'action de FEAT sur
les voies de signalisation Hedgehog et sur les récepteurs à activité
tyrosine kinase confirmant ainsi son caractère hautement oncogène dans
les premières phases de cancérogenèse.
Les résultats des travaux effectués par les docteurs TAKAHASHI et TANI
ont ainsi permis de découvrir un nouveau marqueur biologique commun aux
cancers et ils ouvrent des perspectives encourageantes pour le
développement de nouvelles technologies capables de dépister les cancers
dans les premières phases de leur formation.