Les organismes génétiquement modifiés (OGM) seraient nocifs pour les animaux qui s'en nourrissent. C'est ce que tend à prouver une étude menée sur 19 OGM, des variétés de soja et de maïs, et qui a révélé des signes de toxicité sur le foie et les reins des animaux.

Sur son site Internet, le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN) fait part des résultats d'une étude sur l'impact sanitaire des OGM avec lesquels sont nourris des animaux. Dirigée par Gilles-Éric Séralini, professeur à l'Université de Caen et président du conseil scientifique du CRIIGEN, cette étude s'est en effet intéressée à la possible toxicité de 19 variétés de maïs et de soja représentant plus de 80% des OGM cultivés dans le monde.

Les travaux des chercheurs, publiés dans la revue Environmental Sciences Europe, ont ainsi porté sur les données de tests réalisés sur des rats nourris pendant trois mois par des compagnies de biotechnologies. Ils ont analysé les paramètres biochimiques du sang et de l'urine des animaux, explique le CRIIGEN, et ont ainsi mis au jour des signes de toxicité. Si les scientifiques ne peuvent pas parler de toxicité chronique des OGM, en raison de la brièveté des tests, voulue par les industriels, ils ont observé dans les reins et les foies des rats des signes "qui pourraient signifier l'apparition de maladies chroniques".

Les chercheurs souhaitent désormais mener de plus longues études avant de déterminer avec précision le niveau de toxicité que peuvent présenter les OGM, regrettant qu'aucune durée minimale ne soit à ce jour imposée lors des tests sur les organismes cultivés à grande échelle. Un fait que Gilles-Éric Séralini juge "socialement inacceptable en terme de santé publique". Par ailleurs, les scientifiques ayant participé à l'étude prônent "une alternative aux essais d'alimentation conventionnels afin de comprendre la signification biologique des différences statistiques".