Rapportant leurs travaux dans la revue Science Translational Medicine, des chercheurs américains espèrent exploiter les propriétés d’une substance, déjà expérimentée dans le traitement du vieillissement précoce, pour allonger notre espérance de vie...

La rapamycine, créée à partir d'une substance chimique contenue dans le sol de l'île de Pâques, située à plus de 3.000 kilomètres au large du Chili, est surnommée "Forever Young drug" ("l’élixir de l’éternelle jeunesse"). Le généticien Francis Collins et ses collègues de la Harvard Medical School étudient actuellement la possibilité d’utiliser  ce médicament pour ralentir le processus normal de vieillissement des cellules.

Déjà utilisée pour neutraliser le système immunitaire des personnes subissant des transplantations d'organes, la rapamycine a aussi été mise en œuvre dans des expériences sur les enfants souffrant du terrible syndrome d’Hutchinson-Gilford (HGPS), une maladie génétique rare dans laquelle le vieillissement est hyper-accéléré, entraînant la mort dès l’âge de 12 ans. Une maladie due à l’accumulation d’une protéine appelée progérine dans les cellules du corps, les poussant à vieillir prématurément. La rapamycine débarrasse les cellules de la progérine, les rendant à nouveau saines.

D’autre part, les scientifiques ont constaté des similitudes entre le syndrome HGPS et le processus normal de vieillissement. D’où l’espoir des chercheurs : "Même une petite activation de ce système d’"enlèvement des déchets" améliorerait la santé et la durée de vie de nos cellules et des organes", a déclaré Dimitri Krainc, membre de l’équipe.