Des scientifiques du Laboratoire européen de biologie moléculaire sont parvenus à mettre au point un nouveau microscope qui permet d'observer les molécules en déplacement dans les cellules vivantes. 

Observer les molécules en déplacement dans les cellules vivantes, c'est maintenant possible grâce à un nouveau microscope mis au point par les chercheurs du Laboratoire européen de biologie moléculaire. Encore inédite, cette technique d’observation microscopique permet alors de visualiser des processus qui étaient jusqu'à présent invisibles. Pour cela, l'appareil combine deux techniques : la microscopie à feuille de lumière et la spectrométrie moléculaire qui lui permettent d'enregistrer la fluorescence de chaque pixel à des intervalles de moins d'une milliseconde. Bien que très rapides, certains processus tels que la diffusion des molécules à travers les cellules, s'avèrent ainsi tout à fait observables et mesurables. 

Cette technologie s'adresse à des échantillons de quelques dizaines de micromètres à quelques millimètres, fixés ou vivants, explique une publication du CNRS. "C'est vraiment de la biochimie visuelle", s’enthousiasme Malte Wachsmuth, qui a développé le microscope à l'EMBL et qui explique également qu’il leur est désormais possible de "suivre par fluorescence des molécules marquées dans l'ensemble des cellules vivantes, en 3D, et de voir comment leurs propriétés biochimiques, comme les taux d'interaction et les affinités de liaison, varient à l’intérieur de la cellule".

Selon les scientifiques, les possibilités offertes par ce nouveau microscope sont donc immenses. Il pourrait permettre d'étudier des processus allant du rôle des hormones de croissance dans le développement des cancers à la régulation de la division cellulaire ou même la signalisation et la structuration du développement des tissus dans l'embryon, rapporte Science et avenir. D'ailleurs, le microscope a déjà fait ses première preuves.

Découverte d'une nouvelle forme d'ADN nucléaire

En effet, grâce à ce microscope, les chercheurs ont fait une découverte majeure. Il n'existe pas deux mais trois formes de chromatine. C'est en étudiant l'interaction entre une protéine et la chromatine, que les scientifiques ont constaté la présence de ce nouvel état mixte. Auparavant, l'élément n'était connu que sous deux formes : l’hétérochromatine (repliée avec un ADN inactif) ou l’euchromatine (forme décondensée permettant l’expression génique). Et les chercheurs n'avaient pas même soupçonné l'existence d'une troisième forme.