Comment un spermatozoïde s'accroche-t-il à un ovule ?
Par Benje le mardi, septembre 6 2011, 08:55 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Des scientifiques chinois ont récemment découvert la molécule qui
accroche les spermatozoïdes à un ovule. Cette découverte majeure
pourrait permettre l'invention de nouveaux traitements contre
l'infertilité, mais aussi de nouveaux moyens de contraception.
L'équipe de l'université de Hong Kong, en collaboration avec l'Academia
Sinica de Taïwan, l'université du Missouri aux États-Unis et l'Imperial
College de Londres, viennent de publier les résultats de cette recherche, démarrée en 2009, dans la revue Science. Ils ont réussi à isoler une molécule qui serait responsable de l'adhésion du spermatozoïde à l'enveloppe de l'ovule.
Cette molécule, nommée sialyl-LewisX (SLeX), agirait comme une colle
pour permettre aux gamètes féminin et masculin de rester ensemble (le
spermatozoïde se lie au revêtement de la matrice extra-cellulaire de
l'ovocyte: la zone pellucide), et ce jusqu'à la fin de la fusion
pour commencer le processus de fertilisation (le spermatozoïde
s'insère dans la matrice qui fusionne avec l'ovule, générant un zygote).
Cette molécule serait très abondante sur la surface de l'ovule.
Afin d'aboutir à cette conclusion, les scientifiques ont utilisé des
nouvelles technologies comme l'imagerie par spectrométrie, qui a permis
d'identifier précisément la molécule qui réalise le processus de
liaison. Ils ont ensuite expérimenté une gamme de sucres synthétisés en
laboratoire, et ont testé le résultat en utilisant les couches
extérieures d'ovules humains non fécondés.
Cette découverte pourrait permettre aux médecins de comprendre
l'infertilité de certains patients, dans les cas où celle-ci résulterait
de l'absence de cette molécule. Mais au-delà du traitement de
l'infertilité, il serait aussi possible de s'appuyer sur cette recherche
pour développer des agents naturels de contraception qui empêcheraient
la fixation des spermatozoïdes à l'ovule.
Espérons que les résultats de cette étude soient rapidement exploités
pour aider à traiter les 15% de couples qui connaissent des problèmes de
fertilité. Les scientifiques pensent que des traitements cliniques
pourraient débuter d'ici deux ans. Suite à cette découverte, ils
souhaitent maintenant se retourner vers les spermatozoïdes pour
comprendre quelle protéine leur permet de reconnaître l'ovule.