Source: UNIGE (Université de Liège)

Les ondes cérébrales contrôlent l'impact du bruit sur notre sommeil. Au cours du sommeil, notre perception de l'environnement diminue. Cependant la manière selon laquelle le cerveau humain réagit aux bruits environnants au cours du somme reste encore assez méconnue. Dans une étude publiée cette semaine dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), des chercheurs de l'Université de Liège ont utilisé l'imagerie cérébrale pour analyser les réponses cérébrales aux sons au cours du sommeil.

Ils démontrent que l'activité de notre cerveau face au bruit est très étroitement contrôlée par des ondes cérébrales spécifiques qui composent notre sommeil. En particulier, des ondes appelées "fuseaux" du sommeil empêchent la transmission des sons aux régions du cerveau responsables de l'audition. A l'inverse, lorsque les sons sont associés à des ondes cérébrales appelées "complexes-K", l'activation des régions auditives du cerveau est renforcée. Notre perception de l'environnement n'est donc pas réduite de manière constante au cours du sommeil, mais varie tout au long de notre sommeil sous l'influence d'ondes particulières produites par notre cerveau.

Dans cette étude, l'équipe scientifique menée par le Dr Thanh Dang-Vu et le Pr Pierre Maquet (Centre de recherches du Cyclotron de l'Université de Liège) montre que l'activité cérébrale induite par des sons au cours du sommeil dépend étroitement des ondes cérébrales qui composent notre sommeil.

En utilisant la technique de l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) combinée à l'électro-encéphalographie (EEG), les chercheurs ont démontré que les régions cérébrales responsables de l'audition restent actives en réponse aux sons au cours du sommeil (voir image, panneaux de gauche), excepté lorsque ces sons surviennent pendant que le cerveau produit des ondes appelées "fuseaux" du sommeil. L'étude montre en effet que les fuseaux empêchent la transmission des sons au cortex auditif (voir image, panneaux de droite).

A l'inverse, les sons peuvent entraîner la production d'ondes cérébrales particulières au cours du sommeil, appelées 'complexes-K'. Les résultats apportés par cette nouvelle étude démontrent que la production de ces ondes en réponse aux sons entraîne une activation plus importante des régions auditives du cerveau. Alors que les fuseaux empêchent la transmission des sons, les complexes-K reflètent une transmission plus grande des sons au cerveau pendant le sommeil.

Les effets du bruit sur le sommeil sont donc contrôlés par des ondes cérébrales bien spécifiques. En particulier, le cerveau humain se retrouve isolé de l'environnement au cours des fuseaux du sommeil, ce qui lui permettrait d'accomplir des fonctions essentielles telles que consolider la mémoire des informations apprises à l'éveil. Ces ondes cérébrales jouent donc un rôle capital dans la qualité de notre sommeil et sa stabilité face aux bruits de l'environnement.

Publication: “Interplay between spontaneous and induced brain activity during human non-rapid eye movement sleep”, PNAS, 2011, http://www.pnas.org, par T.T. Dang-Vu, M. Bonjean, M. Schabus, M. Boly, A. Darsaud, M. Desseilles, C. Degueldre, E. Balteau, C. Phillips, A. Luxen, T. Sejnowski et P. Maquet.