Un effet surprenant du bâillement sur le cerveau
Par Benje le dimanche, septembre 25 2011, 08:30 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Auteur de l'article: Pierre-Alain RUBBO
Le bâillement est un phénomène physiologique réflexe permettant une
inhalation profonde d'air et souvent associé, parfois à tort, à l'ennui
ou à la fatigue. Les causes du bâillement sont encore mal connues mais
ce phénomène pourrait plutôt permettre une stimulation de la vigilance.
Nous baillons environ 5 à 10 fois dans une journée avec une fréquence accrue au réveil. La dernière étude sur le sujet indique que le bâillement pourrait également jouer un rôle de régulateur thermique pour le cerveau.
En effet, il semble que la fréquence des bâillements varie avec la saison et que les individus baillent moins quand la température
extérieure est égale ou supérieure à la température corporelle. Pour en
arriver à ces conclusions, la fréquence de bâillement a été observée
chez 80 volontaires durant l'hiver (22 degrés en moyenne) et 80 autres
durant l'été (37 degrés en moyenne) à Tucson en Arizona. Les résultats
indiquent que les températures basses durant l'hiver sont plus
favorables au bâillement (environ 50% des volontaires baillent) par
contraste avec l'été quand les températures sont équivalentes ou
supérieures à celles du corps humain (moins de 25% des participants
baillent). De plus, le bâillement est associé au temps passé à l'extérieur puisque 40% des participants baillent dans les 5 premières minutes après leur sortie puis ce pourcentage chute à 10% ensuite en été alors qu'il augmente en hiver.
L'hypothèse avancée est que le bâillement est induit par l'augmentation
de la température du cerveau et sert donc de régulateur thermique en
favorisant les échanges d'air avec l'extérieur. Des températures
extérieures proches de 37°C ne permettent pas au cerveau de se
rafraichir contrairement aux températures basses de l'hiver. Cette théorie
est renforcée par une précédente étude qui montrait une variation de
température dans le cerveau de rats avant et après un bâillement. Le
refroidissement du cerveau serait alors lié à l'augmentation du flux sanguin engendré par l'étirement de la mâchoire ainsi que grâce à l'échange de chaleur avec l'air ambiant qui accompagne l'inhalation profonde.
Référence de la publication: Gallup AC, Eldakar OT. "Contagious yawning and seasonal climate variation"
Frontiers in Evolutionary Neuroscience, 2011 DOI: 10.3389/fnevo.2011.00003.